Dans le Mali que nous vivons aujourd’hui, il n’y a rien de surprenant. Le laisser-aller gagne du terrain un peu dans tous les secteurs et atteint des proportions regrettables. En effet, incroyable mais vrai, puni par sa hiérarchie, le sergent de police Abdramane Bakayoko refuse de s’exécuter sous prétexte qu’il est syndicaliste. Pis, il dresse son syndicat, le SYNAPOL, contre le commissaire principal, Mamadou Mounkoro, du commissariat de Kalaban-Coro.
Quand la folie de l’arrogance atteint un subordonné qui semble être soutenu, c’est à son chef qu’il s’attaque. Cela est bien le cas du sergent de police Abdramane Bagayoko actuellement en service au poste de police de Niamana.
En effet, selon notre source, en mois de juin dernier, le sergent Abdramane Bakayoko a tenu une réunion tard dans la nuit sur le toit d’un des bâtiments du commissariat de police de Kalaban-Coro, sans demander la permission de sa hiérarchie (Commissaire). Donc, suite à cela, avance notre source, une demande d’explication a été servi à lui et à ses autres camarades ayant participé à ladite réunion, au cours de laquelle il aurait traité le commissaire de tous les noms. Il l’aurait accusé de travailler avec les bandits.
La même source affirme que le commandement, après investigation, a sanctionné Abdramane Bagayoko et certains de ses collègues pour « Sept (7) jours d’arrêt de rigueur avec demande d’augmentation ».
« Si certains acceptent d’exécuter la punition, le sergent Bakayoko, lui, refuse disant qu’il est syndicaliste et que la punition est illégale », nous confie notre source qui précise qu’un autre, malgré qu’il soit syndicaliste, a fini de purger sa peine et a repris ses activités.
Le sergent Bagayoko se braque contre le commissaire Mounkoro et cherche à le nuire
Aux dires de notre source, après son refus d’exécuter une punition venant de la hiérarchie, l’intouchable sergent a fait de son combat le départ du commissaire de police de Kalaban-Coro et aurait même juré de pourrir la vie à son chef. Si seulement dans les commissariats on se hasardait à faire partir les chefs selon l’humeur d’un de leurs subordonnés, fût-il influent comme syndicaliste, ce serait finalement la pyramide renversée de la hiérarchie.
Mais le sergent frondeur n’en démord pas et monte des dossiers « mensongers » contre celui –ci pour l’intimider afin qu’il abandonne la punition à lui infligée. Aux dires de notre source, il accuse à tort le commissaire d’avoir libéré un malfrat contre une forte somme d’argent. Après vérification, il n’en est rien. Pire, il se trouve que le prétendu malfrat n’est personne d’autre que M. Kassim Traoré, un chauffeur de car de transport interurbain et syndicaliste au sein du Syndicat national des transports routiers (Syntrui Mali).
Pis, après avoir appris les calomnies à son encontre, M. Traoré a décidé de poursuivre le policier devant les juridictions pour diffamation et usage de photos sur les réseaux sociaux, des photos sur lesquelles il apparait comme un bandit de grand chemin libéré par le commissaire contre un forte somme. Ledit sergent, Abdramane Bagayoko, transforme son affaire d’indiscipline en un combat syndical.
Pour preuve, son syndicat, le SYNAPOL, ainsi embarqué par le sergent Bagayoko a tenu une assemblée générale dans l’enceinte du commissariat pour soit-disant dénoncer « la gestion calamiteuse du fonds social et autres, la chasse aux sorcières… » dans ce commissariat.
Joint par téléphone, le sergent Abdramane Bakayoko avance que sa sanction est illégale. Il persiste aussi sur ses accusations contre le nommé Kassim Traoré dit Ladry. Affaire à suivre !
Boureima Guindo
Source: Le Pays