Après des semaines de concertations, les chasseurs de San et environs ont pris une décision commune. Désormais, tout individu suspect qui sera pris dans la zone sera soit conduit chez Bablen, natif de Nanou ou Kaoro Samaké.
En effet, dans la zone de San plusieurs villages et hameaux sont laissés à eux-mêmes. Ils ne bénéficient ni de l’assistance de la gendarmerie ni de celui de la police. D’où l’urgence et la nécessité de s’unir contre les fauteurs de troubles.
La population de San et environs est à majeur partie composée d’acteurs de monde rural (cultivateurs, éleveurs, bûcherons,). Le premier problème auquel ils sont confrontés est le vol abusif de leur bétail. Selon nos informateurs, ils ont été victimes d’atrocités de toutes sortes : des bétails détournés de force, des femmes au cours de leur activité de maraîchage violées et dépossédées de tout bien…
Toujours aux dires de nos informateurs, chaque fois que les bandits armés viennent poser ces actes, les victimes font appel à la gendarmerie et à la police mais ne viennent jamais malheureusement. Raison pour laquelle, les sages des villages de Tièkelesso, Tèrèkungo, Bèlènintié, Tènè… ont décidé de se rendre justice à travers les chasseurs. C’est la seule option qui les reste, disent-ils. ‘’Désormais, chaque nuit il y aurait une équipe spécifique qui patrouille jusqu’au lever du jour. Du coup, tout individu suspect qui sera arrêté sera automatiquement interpellé et sera mis à la disposition des autorités traditionnelles. Cependant, si toutefois les enquêteurs traditionnels n’ont pas les réponses satisfaisantes, les suspects seront mis à la disposition de qui de droit.
Il est important de signaler que depuis la mise en œuvre de cette action collective, que des cas de vol, de viol, et autres abus se produisent rarement. Tout pour dire que l’auto-défense peut être une bonne solution. S’il est fait dans les règles de l’art.
Ben Abdoulaye
LE COMBAT