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San : Le collectif des victimes de l’injustice dénonce l’abus de pouvoir du procureur, Makki Sidibé

A travers une conférence de presse qu’il a tenue le samedi 16 Décembre dans la salle Balimaya, le collectif des victimes de l’injustice de San a non  seulement évoqué les multiples cas d’injustices dans le cercle de San mais  aussi dénoncé l’abus de pouvoir dont fait montre  M. Makki Sidibé, procureur près le tribunal de San, qui, selon les conférenciers, est responsable de beaucoup de cas de ces injustices. Ladite conférence était animée  respectivement par Mohamed Simpara ; Alpha Oumar Touré, membres du GIE – Dallan ; Alou Diarra, conseiller du chef de village de Zemensso et beaucoup d’autres victimes.

Rappelons que ce collectif regroupe des individus, des groupements et des villages dans le cercle de San qui se sentent victimes d’injustice. Comme responsables de cette souffrance qu’ils vivent depuis un certain temps, les membres du collectif pointent du doigt le procureur près le tribunal et le commissariat de police de San, qui, selon les arguments des conférenciers, font des exagérations dans l’exécution de leurs fonctions et favorisent certains citoyens  sur d’autres.

Parmi les cas d’abus  causés par le procureur Makki Sidibé, Mohamed Simpara et ses collègues ont relaté le cas du dossier du Groupement d’Intérêt Economique (GIE-Dallan). Mohamed Simpara, le secrétaire général de ce groupement, a dénoncé la partialité du procureur Sidibé dans le traitement de la plainte  de Bourama  Berthé dit FAH, président démissionnaire du GIE-Dallan contre lui pour l’argent d’un groupement dont il n’est pas membre. Sur cette plainte, Simpara a évoqué toutes les incohérences du plaignant soutenu par le procureur.

D’abord, dans la plainte de FAH Berthé, Mohamed  Simpara est poursuivi pour abus de confiance  alors que la somme pour laquelle FAH a porté plainte est pour le GIE-Dallan et il a démissionné de ce regroupement depuis le 20/01/2014 parce que ce groupement avait des difficultés et avait encaissé des dettes.  « Apres sa démission, nous avons travaillé et payé la dette  que le GIE-Dallan avait encaissée au temps de FAH », précise-t-il. Aux dires du secrétaire général du groupement, le nommé FAH  a regretté  sa démission quand il a vu que le groupement s’améliorait et ensuite il s’est encore impliqué dans la gestion avec l’appui de certains habitants du quartier. Donc, n’étant plus membre du GIE-Dallan, et en toute violation des clauses du contrat entre la mairie et le GIE-Dallan  qui prévoit 15 jours de préavis pour casser un contrat, Fah Berthé a, aux dires Mohamed Simpara,  sollicité que le contrat soit cassé. Il va plus loin. Il a demandé au ségal du GIE, Mohamed Simpara de reverser les  6 millions qui étaient à sa disposition mais celui-ci lui a proposé d’attendre l’Assemblée du GIE pour le faire. « En mai 2017, le GIE a déposé 11 millions dans le compte FAH. EN juillet, nous avons gagné plus de 7 millions mais après les dépenses, il nous est resté  6 147 500 F cfa. Un Jour FAH m’a appelé pour dire que le maire propose que le contrat soit cassé et m’a aussi proposé de reverser la somme qui était à ma disposition. Je lui ai dit d’attendre l’AG mais il n’a pas voulu. C’est pourquoi il a porté plainte contre moi pour ‘’abus de confiance’’  pour l’argent du GIE sans qu’il ne soit membre du groupement », a-t-il rappelé. Pour simpara, si le procureur connaissait réellement le sens de ‘’l’abus de confiance’’, la plainte devrait être  annulée car FAH Berthé  qui n’est même pas membre du GIE, n’est pas habilité à le poursuivre. «  Le procureur devrait voir cette irrégularité de la plainte mais ne l’a pas fait. Au contraire, il m’exige de donner quelque chose à FAH »,a-t-il dénoncé.

Aux dires de Mohamed Simpara, une autre violation est que suite à la plainte de FAH, les policiers  sont venus lui chercher  et l’ont conduit au commissariat sans convocation. Pis, le procureur même a sollicité que le dossier soit transféré  à son niveau. « Quand j’étais avec le commissaire dans son bureau, le procureur même a appelé celui-ci pour lui demander de transférer le dossier à son niveau », a-t-il déclaré.

Aux dires de Simpara, dès le transfert du dossier à son niveau, le procureur lui a  demandé de payer ledit  montant à FAH mais il a refusé et a fait savoir au procureur qu’il attendra l’AG. « Quand je suis allé dans le bureau du procureur, il m’a demandé de payer la somme à Fah. J’ai refusé. Je lui ai dit que l’argent n’est pas à FAH mais pour le GIE et je lui ai fait savoir que FAH n’est pas membre du GIE. Je lui ai montré la lettre de démission de FAH. Mais le procureur ne m’a pas écouté et a signé un  mandat contre moi», a-t-il dénoncé. Tout cela, aux dires des conférenciers, prouve combien le procureur a pris partie dans le dossier.

Avant de parler de l’abus du pouvoir des policiers, Alpha Oumar Touré  a laissé entendre ceci : «  le rôle du procureur est d’assurer l’équité dans la justice pour chaque citoyen et non privilégier certains sur d’autres. Le procureur  n’est pas au-dessus de la loi. Il a été partial dans le dossier de FAH contre Mohamed ». Il a, par la suite, dénoncé la violence exercée par  les policiers  le jour de l’arrestation de SIMPARA. Ils seraient venus avec des gaz lacrymogènes et des armes et ont dispersé avec violence  les jeunes qui étaient en meeting de soutien à la victime à la maison des jeunes. Beaucoup de jeunes sont blessés.

Par contre, les conférenciers ont salué le bon  travail et le savoir-faire du juge Oumar Bakayoko qui, après le constat a déclaré Mohamed Simpara non coupable le 31 octobre mais le plaignant a fait appel à la cour d’appel.

Quant aux membres du GIE-Dallan, ils ont porté plainte contre Bourama Berthé dit Fah pour qu’il les reverse leur argent.

Un autre cas d’injustice évoqué par les conférenciers, Zemensso , un village d’agriculteurs . Aux dires de Alou Diallo, le conseiller du chef de village, dans une bagarre qui opposait son village, Zemensso  à Djrebougou, un village peulh, les gendarmes envoyés pour l’intervention auraient  tiré à balle réelle sur un de leurs  qui a malheureusement perdu  la vie. « Ce sont les gendarmes présents sur le lieu de la bagarre qui ont tiré sur un citoyen de notre village, Gaoussa Diarra. Il est mort. Après sa mort,  il y a eu question de faire de l’autopsie ou rien.», s’est-il plaint. Dans cette affaire aussi, les habitants de Zemensso dénoncent le silence des autorités sanoises dont le procureur qui devait s’auto saisir mais ne l’a pas fait.

Nous y reviendrons.

Envoyé spécial à  San

 Boureima Guindo

Le Pays-Mali

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