Samba Alhamdou Bab: Avant de répondre à votre question, j’aimerais remercier le 1er Vérificateur Général et le 2ème Vérificateur Général qui ont bien voulu se soumettre à cet exercice.
D’avril 2018, début de mon mandat à ce jour, d’importants résultats ont été atteints, notamment en matière de consolidation des acquis et d’innovations.
En termes de consolidation des acquis, mon équipe et moi avons pu préserver et renforcer l’organisation du Bureau en vue d’avoir une plus grande fluidité dans notre travail, impulser plus de qualité et nous inspirer des bonnes pratiques en matière de vérification, renforcer l’Audit interne en l’orientant sur les deux dimensions de l’assurance et du conseil et améliorer les outils méthodologiques : manuels et guides de vérification. Nous avons aussi pu élargir l’éventail des vérifications et augmenter son nombre annuel, renforcer les rapports avec les autorités judiciaires et la société civile, renforcer et diversifier la coopération avec les Partenaires Techniques et Financiers, et obtenir la relecture de la loi instituant le Vérificateur Général afin de mieux cadrer nos activités avec les évolutions institutionnelles tout en préservant la spécificité du BVG.
Pour ce qui est des innovations les plus importantes, je peux citer : l’élaboration d’outils méthodologiques d’Evaluation des Politiques publiques et la conduite de 4 missions d’EPP ; l’implémentation de nouveaux projets informatiques pour appuyer les fonctions supports du Bureau ; la conduite systématique de missions de vérification de suivi des recommandations en ramenant le délai à un an après la vérification initiale, et la relecture du Manuel de procédures opérationnelles, administratives, financières et comptables du BVG. Il y a aussi la publication systématique des rapports individuels sur notre site WEB, la transmission systématique des dossiers de faits susceptibles de constituer des infractions à la législation budgétaire et financière à la Section des Comptes de la Cour Suprême, ainsi que les dénonciations des faits susceptibles de constituer des infractions à la loi pénale aux Procureurs de la République chargés des pôles économiques et financiers compétents, l’établissement d’une synergie entre le Bureau et les autorités judiciaires impliquant la Direction générale du Contentieux de l’Etat ; la signature d’un accord de collaboration avec l’Ecole Nationale d’Administration publique (ENAP) du Canada et d’un accord de coopération technique avec l’Office de l’Auditeur Général du Rwanda.
Au cours de votre mandat, quelles étaient les difficultés de départ ? Lesquelles ont été résolues ?
Les difficultés les plus importantes ont concerné l’écriture des rapports individuels en tenant compte des impératifs de l’évolution des normes d’audit et de la relecture de la loi instituant le Vérificateur Général et la publication systématique de tous les rapports individuels de vérification et d’évaluation des politiques publiques sur le site WEB du Bureau pour que l’opinion publique en soit informée à temps.
Quel regard portez-vous sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali ? Que gagnerait le pays en les circonscrivant ?
La corruption est un fléau social qui gangrène l’économie de notre pays et sclérose son développement. Il faut y engager une lutte implacable et de longue haleine avec le concours de toutes les composantes de la société. Les sommes mises en cause auraient pu contribuer au développement harmonieux et efficace de notre pays.
Avez-vous un dernier mot ?
Je voudrais particulièrement saluer les actions salvatrices engagées par les plus hautes autorités de notre pays dans ce domaine; les remercier pour leur accompagnement constant et multiforme et pour la consécration du BVG comme Autorité administrative indépendante de vérification et de contrôle dans la Constitution. Je salue également la synergie d’actions entre le Bureau, les autorités judiciaires et la société civile. Je voudrais enfin remercier l’ensemble des PTF qui nous appuient. Je reste convaincu qu’à ce rythme, les efforts feront tache d’huile. InchAllah !