« Nous ne sommes pas allés en grève par gaité de cœur. Nous sommes résolument déterminés à agir ensemble dans la solidarité et à regarder dans la même direction pour réussir notre combat de revendication. Tous les actes posés sont faits ensemble. Aucun Etat digne de ce nom ne peut se construire sans une magistrature crédible, sans une magistrature en activité. L’absence de la magistrature dans un pays est la négation de l’Etat ». Tels étaient les propos des membres du Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) et du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) au cours d’un point de presse conjoint afin d’expliquer à l’opinion nationale et internationale, les raisons de leur grève illimitée, déclenchée en début de semaine. C’était sous la présidence du président par intérim du SAM, Alou Badra Nana Kassé et son secrétaire général, Mamoutou Kassogué, du président de SYLIMA, Hady Maki Sall, ainsi que des membres des deux syndicats.
Dans les propos rapportés par le secrétaire général du SAM, Mamoutou Kassogué, toutes les tentatives de négociation pour trouver un accord commun ont été vaines. A des moments, le gouvernement n’a pas tenu sa parole donnée. Cette pratique démontre la mauvaise volonté du gouvernement de trouver des solutions aux revendications des magistrats qui, depuis les années 2014-2015 sont en cours.
A en croire le secrétaire général du SAM, beaucoup de rencontres et de discussions ont été faites. « Le mal est que le gouvernement affirme et infirme les choses. Cette pratique est désolante dans un gouvernement. Les magistrats ne sont pas allés en grève par gaité de cœur ou par fantaisie, mais par nécessité », a-t-il-affirmé.
Selon les conférenciers, ils ont été poussés aussi par l’insécurité et la précarité. « L’enlèvement du juge de Niono en est une parfaite illustration ». Parlant des revendications, le secrétaire général a affirmé qu’il ne s’agit pas de nouvelles revendications, mais des revendications de 2014 et 2015. « Les syndicats de la magistrature avaient saisi le gouvernement avec deux cahiers de doléances avec beaucoup de points inscrits et les négociations avaient été entamées. Des négociations avaient permis de faire quelques avancées », explique-t-il.
Toujours selon le Secrétaire général Kassogué, il avait été promis qu’ils pouvaient considérer toutes les revendications non salariales comme un acquis, malheureusement, à la date d’aujourd’hui, rien n’a été mis en œuvre.
« Ce sont ces genres de pratiques qui ont créé un climat de frustration, de désolation dans le monde des magistrats. C’est une mauvaise considération à notre égard de la part du gouvernement. Au regard de toutes ces mauvaises considérations, nous avons décidé d’observer une grève illimitée tout en acceptant les conséquences qui en découleront », a affirmé Kassogué.
Pour rappel, les syndicats ont apporté des précisions sur le rôle et l’importance d’un magistrat dans un pays.
Drissa Togola
Source: Le Challenger