Le dossier Ahmadoun Bah, Secrétaire général du Synabef, placé sous mandat de dépôt le mercredi dernier, est loin de connaître une issue favorable aux syndicats des banques en grève. Hier, les deux grands syndicats de magistrats ont mis les pieds dans les plats.
Le Secrétaire général du Syndicat national des professionnels des banques et établissements financiers (Synabef), ci-devant Secrétaire général adjoint de l’l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a été placé sous mandat de dépôt, le mercredi 6 juin 2024, par le Pôle national économique et financier. Ahmadoun Bah répond au chef d’accusation de « faux et usage de faux », suite à une plainte déposée contre lui par le comité syndical de la BDM-SA.
Le Synabef a aussitôt réagi en déclenchant une grève de 72 heures allant du jeudi 7 au samedi 8 juin 2024. L’UNTM de son côté qui a convoqué une réunion d’urgence le même mercredi jusque tard dans la nuit, a demandé « une libération sans condition » de leur militant et Secrétaire général adjoint. Il est dit dans les coulisses que la centrale syndicale qui dit compter sur les autorités pour le dénouement heureux de cette affaire judiciaire, se prépare à son tour à une grève au cas échéant.
Au moment où toutes les activités bancaires et même économiques du pays sont paralysées du fait de cette grève impromptue à quelques jours de la fête de Tabaski, les deux syndicats de la magistrature ont mis les pieds dans les plats. Le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) et le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) sont sortis de leur réserve hier.
Dans un communiqué conjoint signé côté Sylima de son Secrétaire adjoint à la communication, Bekaye Meminta et du Secrétaire à la communication pour le Sam, Daouda Issiaka Théra, les deux syndicats disent « suivre avec une particulière attention, l’évolution du traitement par le Pôle national économique et financier de la procédure pénale mettant en cause un individu pour des faits de faux et d’usage de faux ». Ils ont par ailleurs invité leurs collègues magistrats à « rester sereins et leur donnent l’assurance que force restera à la loi et que l’égalité de tous devant la justice pénale sera également respectée ».
Dans ce dossier, le Sylima et le Sam restent droits dans leurs bottes en disant qu’ils réaffirment leur solidarité au Pôle national économique et financier.
Abdrahamane Dicko