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Salif Keïta : «Je suis fier d’être albinos»

Organisé par la Fondation Salif Keïta, le forum international sur l’adoption d’un plan régional pour la protection des albinos au Mali s’est tenu, ce jeudi 15 novembre à Bamako. Au menu: la défense du droit des albinos à l’éducation, la santé et au travail.

D’après les statistiques, au Mali, seulement 2% des albinos vivent au-delà de 40 ans. En cause: leur situation d’handicap et la marginalisation dont ils sont victimes dans la société. Pour inverser cette mauvaise donne, l’artiste malien, Salif Keïta à travers sa fondation multiplie des initiatives depuis plusieurs années. Ce jeudi 15 novembre s’est ouvert, à Bamako, un Forum organisé par sa Fondation pour plaider la cause des albinos.

«Je suis très content aujourd’hui de voir un forum sur l’Albinisme parce que, quand j’étais enfant, avec toutes les difficultés que j’ai rencontrées, je ne savais pas que nous pouvons avoir l’opportunité de parler de l’albinisme et de la sécurité et la santé des albinos», s’est réjoui, Salif Keïta. 

«Nous sommes comme tout le monde, nous avons les mêmes droits que tout le monde. Je demande à tous ceux qui vivent avec les albinos, tous ceux qui peuvent amener le bonheur vers eux, de faire de leur mieux pour que les albinos puissent vivre de la belle manière, qu’ils puissent sentir l’humanisme comme tout le monde», a-t-il ajouté. Si l’albinisme est un handicap physique, Salif Keïta surnommé ‘’Cheval blanc’’ par certains de ses fans, s’en glorifie et se dit «fier d’être albinos». Et pour cause, selon lui, s’il n’était pas albinos, il n’aurait probablement pas eu la chance de faire carrière dans la musique.

«Si je n’étais pas albinos, je serais peut-être mort au champ et je n’allais pas faire une carrière musicale. C’est parce que je le suis et que je ne pouvais pas cultiver que mon père m’a inscrit à l’école», a-t-il déclaré. Avant de charger la représentante du ministre de la Justice d’aller dire à son ministre «qu’ils tiennent à être informés de la progression du dossier des suspects arrêtés à Fana dans l’affaire de l’assassinat de la petite fille albinos Ramata».

Pour rappel, en mi-mai, la fillette a été enlevée au domicile de ses parents tard dans la nuit et décapitée par un inconnu. Et depuis, l’artiste Salif Keïta se bat à cor et à cri pour que justice soit rendue. Après ce forum de deux jours, il prévoit un concert à Fana, ville située 125 km au nord de Bamako, en hommage à Ramata.

Dr Marie Therèse Danioko, le représentant du ministre de la Justice, Garde des Sceaux dira que le gouvernement est engagé à trouver des réponses concrètes à la promotion et la protection de cette couche défavorisée.

«Au niveau du ministère de la justice nous nous engageons à mener cette lutte. Nous sommes interpellés pour le cas de la petite Ramata. La procédure judiciaire est en cours. Nous y travaillons et le dossier est en bonne voie», a-t-il rassuré.

Ikponwa Ero, expert indépendante à l’ONU a, quant à lui,  déploré l’absence d’une société civile forte pour défendre la cause de cette couche sociale vulnérable en Afrique. Elle a félicité le gouvernement malien pour sa volonté de protéger les albinos  victimes de discrimination et de crimes odieux. Avant d’inviter les autorités à adopter «un plan d’action régional pour la protection des droits des albinos».

Antoine Gliksonhn, de l’association Française des Albinismes, «Genespoir», expliquera, lui, que l’albinisme est une affection génétique héréditaire. Avec comme conséquences: une absence partielle ou totale de pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux. D’après lui, les albinos sont exposés à plusieurs risques sanitaires (cancer de la peau, problèmes de vision) et sont, dans plusieurs pays, victimes de discriminations. «L’albinisme n’est pas une maladie, ce n’est pas contagieux, en protégeant la peau du soleil, leur espérance de vie est la même que pour le reste de la population. Il ne diminue pas non plus les capacités intellectuelles des personnes», a-t-il indiqué.

Quant à Isaac Mwaura, Sénateur au Kenya, il a remercié la fondation Salif Keïta pour l’organisation d’un tel événement pour défendre les causes des personnes atteintes d’albinisme. «Lorsque je suis né, il y a 36 ans dans un petit village au Kenya, personne ne s’attendait à voir un petit garçon comme j’étais, on comparait ma peau à celle d’une poule déplumée. À l’école comme dans les rues, certains me demandaient si j’avais un père», se rappelle, Isaac.

Assétou Diallo, directrice de la Fondation Salif Keïta, a, quant à elle, révélé que dans  les prochains jours la fondation compte recenser tous les albinos du Mali afin de les aider à améliorer leurs conditions de vie. Noble combat.

Moussa Sékou Diaby

Source: Tjikan

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