La question de l’armement des forces anti-terroristes est au cœur des débats dans le Sahel, alors que les bases militaires sont de plus en plus la cible d’attaques qui permettent aux assaillants de voler du matériel.
Ce week-end, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, affilié à al-Qaïda au Maghreb islamique, a publié sur les réseaux des images de prises de guerre impressionnantes.
Au milieu de la forêt, sur des trépieds des mitrailleuses lourdes… Dans les arbres, pendent – comme des guirlandes – de longues bandes de munitions. Sur le sol, des dizaines de Kalachnikov, pistolets et armes blanches, sont alignés sur un grand drap blanc.
Dans sa vidéo, le GSIM a soigné la présentation. Le groupe terroriste affirme que cet arsenal est une prise de guerre, lors de l’attaque des bases militaires de Nassoumbou et Baraboulé, dans le nord du Burkina, début septembre.
Bases militaires, gendarmeries, postes de police sont fréquemment l’objet d’assauts terroristes. Le Burkina n’est pas le seul dans cette situation au Sahel.
Circulation des armes
Fin juin, lors d’une attaque spectaculaire contre la base d’Inates au sud-ouest du Niger, les hommes de l’organisation État islamique dans le Grand Sahara étaient repartis avec plusieurs véhicules et des armes. Un butin repéré quelques jours plus tard, de l’autre côté de la frontière, au Mali, selon un document officiel nigérien.
La sécurisation de l’arsenal des forces armées sahéliennes est devenue un véritable enjeu alors que ces pays vont tenter de demander plus de soutien aux partenaires internationaux lors de l’Assemblée générale des Nations unies cette semaine à New York.
De manière générale, il est très très rare que des groupes armés puissent s’approvisionner en armes directement auprès de producteurs. Donc la plupart des armes de guerre qui circulent de manière illicite effectivement trouvent leur origine, à un moment ou à un autre, dans des réserves d’Etat.
RFI