Initié par le président russe Vladimir Poutine, les députés russes ont adopté en deuxième lecture un amendement du code pénal dont le but est de faciliter l’emprisonnement des chefs mafieux.
«La Russie a un besoin absolu de cette nouvelle législation qui permettra aux forces de l’ordre d’en finir avec la criminalisation du pays », a fait savoir à l’AFP le député Otari Archba, lui qu’on présente comme le principal défenseur du texte.
Avec cet amendement, « le simple fait de diriger une organisation criminelle sera suffisant pour être condamné ». Pourtant, avec l’ancienne loi, l’interpellation des dirigeants mafieux pouvait se terminer par leur libération faute de chefs d’accusations conduisant à leur implication directement dans les crimes commis par leur organisation.
Tous les 399 députés prenant part aux travaux dans l’hémicycle ont approuvé de façon unanime le texte en deuxième lecture. La troisième lecture définitive est prévue la semaine prochaine et le texte sera voté au Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, avant d’être signé par le président russe.
Le texte prévoit des peines atteignant 15 ans de prison pour les chefs de groupes criminels.
L”adoption d’une loi similaire en Géorgie en 2005 avait contraint plusieurs chefs mafieux à quitter le pays pour s’installer en Russie et dans d’autres pays européens. D’après les estimations, la Russie compterait pour l’heure entre 200 et 400 «parrains», la plupart originaire de la Géorgie. Ce sont des mafieux particulièrement puissants dans les années 1990.
Ces dirigeants des cercles mafieux avaient pris le contrôle des secteurs économiques entiers après l’éclatement de l’URSS fin 1991. Cet «âge d’or» de la mafia russe a pris fin avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, fin 1999.
Afrikmag