Au moins dix personnes ont été tuées, ce lundi 30 décembre, dans l’explosion d’un trolleybus à Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie. Une enquête pour « attentat terroriste » a été ouverte. Dimanche, déjà, 17 personnes avaient trouvé la mort dans un attentat-suicide visant la gare de la ville, située non loin du Caucase russe.
Une explosion dans un trolleybus a fait au moins dix victimes, ce lundi 30 décembre à 4h20 (TU) à Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie. « Une enquête a été ouverte pour attentat terroriste et trafic d’armes », a annoncé Vladimir Markine, porte-parole du comité d’enquête, l’organisme en charge des principales enquêtes en Russie.
Dix personnes ont également été blessées, selon un bilan encore provisoire dressé par les services de secours russes.
Selon Veronika Dorman, la correspondante de RFI en Russie, le trolleybus a été complètement détruit par la puissance de l’explosion. Selon des témoins, l’explosion a été telle que les vitres des immeubles voisins ont volé en éclats. Deux thèses sont avancées par les médias russes : celle d’un attentat-suicide commis par un ou une kamikaze et celle d’une bombe, placée à l’intérieur du trolleybus.
Le spectre des « veuves noires »
Dimanche, un attentat-suicide avait déjà fait 17 morts dans cette ville, située non loin du Caucase, une région instable du sud-ouest de la Russie. Selon les premiers éléments de l’enquête menée par les services fédéraux russes, relayés par des médias russes, le kamikaze qui s’est fait exploser dimanche est une femme originaire du Daguestan, dans le Caucase russe. Oksana Aslanova, dont le nom a été dévoilé par la presse russe, aurait été mariée deux fois à des rebelles islamistes tués par les forces fédérales russes.
En octobre dernier, une jeune femme s’était déjà fait exploser dans un bus à Volgograd, faisant alors 6 morts et plusieurs blessés.
Cette recrudescence d’attentats fait ressurgir la crainte des « veuves noires » et intervient à quelques semaines des Jeux olympiques qui doivent se tenir à Sotchi, en février prochain. En Russie, les femmes kamikazes, les « veuves noires », en général des épouses ou des sœurs de rebelles islamistes morts au combat, sont devenues l’arme de prédilection des islamistes du Caucase du Nord pour exporter vers les grandes villes du reste de la Russie la violence qui fait partie du quotidien dans cette région.
Ce sont ainsi des femmes qui ont commis les derniers attentats meurtriers à Moscou, notamment à l’aéroport de Domodedovo en 2011, qui avait fait 35 morts, ainsi que le double attentat dans le métro moscovite, qui avait fait 40 morts en 2010.
Dokou Oumarov, le chef rebelle qui entend établir un Etat islamiste dans le Caucase et avait revendiqué ces deux attentats, a appelé dans une vidéo publiée en juillet dernier à des attaques visant à empêcher « par tous les moyens » la tenue des JO de Sotchi.
Source : RFI