Le tribunal judiciaire de Paris a relaxé le responsable du bureau d’investigation de Reporters sans frontières (RSF), Arnaud Froger, après une plainte en diffamation déposée par Karim Keïta, le fils de l’ancien président du Mali. Ce dernier est cité à plusieurs reprises dans les enquêtes de l’organisation concernant la disparition du journaliste malien Birama Touré en 2016.

« Il s’agit d’un nouveau camouflet judiciaire pour Karim Keïta, qui n’a eu de cesse de poursuivre en vain les journalistes ayant travaillé sur cette affaire. Mais la vraie victoire, celle de la vérité et de la justice, se fait toujours attendre. Cet ancien dignitaire du Mali est toujours en fuite. Il n’a jamais répondu aux accusations portées contre lui par de multiples témoins concernant son rôle présumé dans la disparition de Birama Touré en 2016. D’autres protagonistes, officiellement recherchés par la justice malienne, se trouvent toujours dans leur pays sans jamais avoir été réellement inquiétés. Selon notre enquête, ce journaliste n’a pas disparu : il a été détenu au secret et est mort dans des circonstances qui restent à éclaircir. Pour peu qu’ils veuillent la chercher, l’exécutif et la justice malienne ont encore les moyens de connaître la vérité. »
Dans son jugement rendu jeudi 20 février 2025, la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris a relaxé Arnaud Froger, responsable du bureau investigation de RSF, des faits de diffamation imputés par Karim Keïta, ancien président de la commission Défense de l’assemblée nationale du Mali, poursuivi dans son pays pour son rôle présumé dans la disparition du journaliste Birama Touré en 2016. Relevant « l’imprécision des imputations » et leurs « contradictions intrinsèques », le tribunal a déclaré la nullité de cette plainte.
Reporters sans frontières