Le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, est sur ses grands chevaux pour traduire en acte la volonté des autorités de la transition à doter le Mali en infrastructures routières de qualité. Depuis sa nomination à la tête de ce département stratégique pour le désenclavement du territoire, le ministre Dabo, en toute fermeté, multiplie des initiatives et visites de terrain pour faire bouger les lignes.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. À Bamako, il demeure fortement interpellé sur certains axes prioritaires, dont la route Kalabancoro-Kabala. Cette voie qui même au campus universitaire ultra-moderne est surnommé ‘’le tronçon de la mort’’.
Très étroite et fréquentée, elle est malheureusement abandonnée par les autorités compétentes. Conséquence : de son opérationnalisation le 28 février 2017 à nos jours, la cité universitaire de Kabala enregistre plus d’une vingtaine d’étudiants tués dans des d’accidents de la circulation survenus sur l’axe Kalabancoro-Kabala. En effet, ils sont plus de 20000 étudiants issus de quatre universités à prendre les cours dans ce campus. Pour y accéder, le principal mode de transport des étudiants reste la moto. Il se trouve que la passerelle pour motocyclistes fait l’objet d’une occupation anarchique. Cette situation oblige les conducteurs de motos à circuler sur la même voie que les véhicules. Malheureusement, les camions de transport le sable et de graviers circulent en maitres absolus sur cet axe. Le goudron étant de plus en plus enseveli par le sable, bonjour donc les accidents. Les camions tuent les jeunes, notamment les étudiants, de façon presque quotidienne. Le mardi 17 novembre 2020, dans le cadre des activités de la 16è édition de la semaine nationale de la sécurité routière, la directrice générale de l’Anaser soulignait que la sécurité routière était une préoccupation des plus hautes autorités du Mali. C’est pourquoi, le ministre des Transports et des Infrastructures doit tout mettre en œuvre pour réaménager cette route si le gouvernement veut davantage sauver des vies. Les campagnes de sensibilisation ont leur limite. L’appel maintes fois lancé par le ministre des Transports en faveur d’un changement de comportement et du respect du code de la route doit rimer avec des infrastructures dignes du nom. En attendant que les autorités agissent, les étudiants perdent quotidiennement la vie sur cette voie de tous les dangers.
Jean Goïta
Source: La lettre du Peuple