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RIPOSTE CONVERGENTE DE L’OPPOSITION : le Pouvoir sur le banc des accusés

Le temps du silence semble être terminé pour l’essentiel des formations politiques et organisations de la société civile qui jugent la gouvernance chaotique du pays. Le Changement tant espéré par une frange du peuple réside,  selon les animateurs de l’opposition, dans une union sacrée et dans un sursaut collectif afin de réussir l’Alternance en 2018.

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C’est ainsi qu’une conférence de presse a été organisée hier Lundi à la maison de la presse pour évoquer, disent-ils, la vie de la Nation. L’ordre du jour portait sur l’organisation des élections prochaines, l’insécurité généralisée, la politisation de l’école la corruption, la démarche de censure de l’ORTM et d’autres aspects liés à l’actualité.

Au présidium, il y avait le chef de file de l’opposition l’Honorable Soumaila Cissé, à ses côtés l’honorable Oumar Mariko du SADI, l’honorable Amadou Thiam de l’ADP Maliba, Oumar Hamadoun Dicko du PSP, Souleymane Tiefolo Koné des Fares, Bagui Diarra du RPDM et le phénoménal Ras Bath du CDR.

C’est par une minute de silence à l’endroit de tous ceux qui sont tombés que la conférence a débuté. Dans une déclaration liminaire lue par l’honorable Amadou Thiam, l’opposition estime qu’il s’avère nécessaire d’informer les populations sur un certain nombre de préoccupations. La situation, estime l’opposition, est catastrophique.

Les interventions étaient organisées et la répartition était à la fois individuelle et collective. C’est dans un ordre consensuel que les animateurs de la conférence sont intervenus.

Oumar Hamadoun Dicko, Président du PSP : « Le Mali n’a jamais été confronté à une telle crise »

C’est avec une singulière et diplomatique argumentation que Mr Dicko a caricaturé la situation sécuritaire. Rien de notable comme avancée sur le plan sécuritaire, le champ est laissé aux terroristes et aux bandits malgré l’installation du G5 Sahel. Kouakourou, dans le cercle de Djenné est en permanence sous le coup des attaques. Cette situation traduit l’échec du Président de la République.

Le pays est dans un d’Etat de déliquescence avancé » quand l’opposition parle on dit qu’elle exagère, qu’elle fait de la propagande. Il s’est illustré avec des extraits du rapport des Nations-Unies en date du 28 Septembre.

La détérioration du climat politique, les attaques contre les Famas, la Minusma et Barkhane sont récurrentes, a soutenu le président du PSP. La protection civile est nettement détériorée, avec une présence limitée des forces de l’ordre selon un extrait du rapport de l’ONU. Ayant visiblement les certitudes de ses affirmations, il rapporte ceci : « Les populations ont déjà affirmé qu’ils n y a plus de Mali, la présence de Djihadistes va crescendo, les femmes contraintes de  se voiler, la vie a pris d’autres tournures et nous avons des parents des amis et des militants qui nous informent.»

Souleymane Tiefolo Koné : «Pour des raisons politiques, le Président est en train de déstabiliser l’université »

Réagissant à la politisation de l’école, l’ancien ambassadeur déplore les 48 heures de fermeture des classes pour mobiliser les enfants sous le soleil. « Les infrastructures scolaires sont délabrées voire inexistantes, au même moment, sont confectionnés à l’effigie du chef de l’Etat, de son fils et du premier vice-président de l’Assemblée nationale » relève Mr Koné. Cela pouvait passer selon si le contexte électoral n’était là.

Pire, il a rappelé qu’il y a eu la proclamation de deux à trois résultats du baccalauréat suivi d’une catastrophique opération liée aux orientations. C’est un cabinet privé qui a procédé aux orientations cette année, révèle le représentant de Modibo Sidibé.

   Quant à la détresse des maliens dans le Sahara, Souleymane estime que s’il y a un avion militaire pour transporter des responsables du RPM à Kayes, il y a possibilité qu’on puisse aller chercher ces maliens en détresse. Il a conclu par l’attribution du véhicule que le chef de l’Etat a offert à l’AEEM : « C’est la manipulation de l’école par un Président en manque d’image. »

Mohamed Youssouf Bathily Ras Bath : « Toutes les conditions sont réunies pour que les élections se passent dans le mensonge. »

   Sans trop s’attarder sur les appréciations contradictoires des personnalités du présidium par rapport à l’accord, le porte-parole du CDR affirme que le passé ne doit pas trop pesé dans le débat. Maintenant l’accord est signé et son application connait trop de problèmes, il faut chercher à remédier, il faut veiller à une meilleure application pour soulager la souffrance de nos compatriotes.

   Dans un Etat sérieux, dit-il, le problème de fichier ne saurait se poser. Ras bath regrette l’instauration de centre unique dans les différentes communes. Cela ne favorise l’adhésion des populations. C’est une façon pour le gouvernement de vouloir respecter la réglementation mais au fond, le but est de ne pas encourager. Evoquant la situation des mosquées, Ras Bath voit en elles, des sources de statistiques dans le dénombrement des décès sur le plan musulman.

Dans les hôpitaux, des registres sont quotidiennement remplis et cela permet d’avoir une idée sur le nombre de décès au plan hospitalier.

La situation de transparence pouvant être favorisée par la carte biométrique, là aussi le conférencier a révélé toute une série de dysfonctionnements, jalonnés par des annulations et des plaintes interministérielles. L’entreprise, ayant bénéficié du marché de la carte biométrique, s’est finalement vu retirer l’offre. Si au Nigeria, au Sénégal, au Ghana et au Benin les élections sont transparentes, rien n’empêcherait que cela soit le cas en 2018, surtout que le fournisseur s’était engagé à livrer les cartes avant les élections.

Amadou Thiam de l’ADP Maliba : « Il nous faut aller vers l’unité pour remporter ce combat »

Il a répondu que c’est l’esprit de la plateforme qui se retrouve au présidium. Même si ce n’est la révision constitutionnelle, il y a des raisons de mener collectivement une offensive contre toutes ces irrégularités. Le fichier électoral doit être le souci de tout dirigeant. C’est une structure indépendante qui doit procéder à ce travail et non un gouvernement. Même chose dans l’organisation des élections. L’honorable Thiam s’est encore engagé à tout mettre en œuvre en tant que force politique pour faire aboutir le changement auquel les maliens aspirent. Il a  insisté sur une coalition des forces qui exigera une vraie élection et un vrai changement.

Oumar Mariko du SADI : « l’Etat ne se souciera pas des maliens en détresse, tant que le peuple ne l’oblige pas. »

La corruption est devenue un phénomène à ciel ouvert. Pour Mariko, le pouvoir en place veut éclabousser l’unité nationale et la cohésion sociale : « C’est un Etat qui n’est pas responsable. »

La nouvelle forme de corruption pour Oumar Mariko, c’est de trouver des hommes qui lui serviront de paniers électoraux. Il est revenu sur la stratégie de quelques individus, venus de Koutiala malhonnêtement remercier le chef de l’Etat et à qui une forte somme a été remise.

Quant à la voiture donnée à l’AEEM, le président du SADI se dit désolé. C’est une façon de corrompre les étudiants, surtout avec la mise à disposition d’un garde du corps.

Par rapport à l’accord, Mariko dit ne s’être jamais intéressé à l’application d’un accord qu’il a trouvé mauvais.

Soumaila Cissé : « On ne cherche pas un pouvoir de tapis rouge »

Le chef de file de l’opposition, en clôturant les informations, a rendu un hommage particulier aux medias privés pour tous les efforts qu’ils consacrent dans la diffusion et la médiatisation des activités de l’opposition. Comme les autres fois, il rappelé la disparition de notre confrère Birama Touré et a mis en garde les autorités contre les menaces de la radio Kayira. Il est inadmissible qu’on puisse être dans un Etat où la liberté d’expression est menacée, soutient-il.

S’agissant de son récent voyage en France, Soumaila Cissé précise qu’il n’est pas allé chercher le pouvoir : « Je sais comment avoir le pouvoir, c’est le peuple qui donne le pouvoir. Si les maliens nous font confiance, c’est bien, dans le cas contraire, ils éliront un autre. Aucun d’entre nous n’est indispensable au Mali. »

« J’ai effectué beaucoup de voyages dans la sous-région, j’ai rencontré le président ivoirien Alassane Ouattara, celui du Sénégal Macky Sall, le président togolais Faure Gnassimbé, Mahamadou Issoufou du Niger, Rock Marc Christian Kabore. » il estime que pour le développement, il faut échanger avec ses partenaires pour trouver des solutions de rechange.

Comme pour donner un signal fort à ses collègues, le challenger de 2013 réaffirme que cette fois ci, il y aura une coalition pour remporter l’élection prochaine. Que chacun ait le droit d’avoir sa carte NINA. L’opposition fait tout pour éviter une crise post-électorale : « Si l’opposition voulait détruire ce pays, elle l’aurait fait le jour du retour de Ras Bath avec un millionOn va s’étendreEnsemble pour l’Alternance »

Le retard pris dans le redéploiement de l’Etat au nord, la rentrée scolaire mal engagée, plus de 150.000 élèves sont privés de leur droit à l’éducation sur fond de politisation de l’école. L’opposition a riposté vigoureusement, mettant en doute et à terre, tout ce qu’elle qualifie de mensonges d’Etat pendant 4 ans de appuyés par une corruption endémique, un exercice monarchique.

Ammi Baba Cissé

Source: figaromali

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