Le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed, a remis, vendredi à Ségou, un important lot d’équipements et de matériels agricoles à des producteurs.
La cérémonie a enregistré la présence du ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements, Harouna Niang, des autorités locales, des partenaires techniques et financiers (PTF) et de nombreux acteurs du monde rural.
Le lot est composé de 30 souffleuses de sésame, 60 tricycles motorisés, 50 gouttes sèves, huit botteleuses semi-motorisées, 41 batteuses de maïs, 100 charrettes, 700 bidons à lait en inox de 20, 30 et 40 litres.
D’un coût global estimé à un peu plus de 745 millions de Fcfasur cofinancement du Canada, du Fida et du Royaume du Danemark, ils sont destinés à 8.361 petits producteurs, dont plus de 1.000 femmes. Les bénéficiaires sont issus de 108 organisations professionnelles agricoles (OPA), reparties entre les interprofessions maïs (29), anacarde (29), mangue (23), l’Association interprofessionnelle des producteurs de sésame (20) et la Fenalait (07). Cela dans le cadre de la réponse d’urgence à la pandémie de Covid-19 du Projet inclusif.
Le porte-parole des bénéficiaires confirmera le caractère inclusif de la démarche. «Nous avons été impliqués depuis l’indentification de ces équipements jusqu’à la fabrication. Ils ont été en partie fabriqués par nos artisans locaux. Ils permettront d’améliorer la qualité de la production, les moyens de transformation et l’exportation de nos produits», témoignera Moctar Fofana, avant de remercier les responsables du Projet inclusif et les PTF d’avoir pensé à toutes ces entreprises éprouvées par la pandémie.
En effet, ces organisations bénéficiaires, comme d’autres, sont touchées par la pandémie de Covid-19. Cette infection a entaché la performance et la viabilité des Petites et moyennes entreprises (PME) agricoles alimentaires et des producteurs, ralentissant et paralysant ainsi les activités économiques. Ce qui est en partie à l’origine de la désorganisation de l’agenda agricole, qui a impacté l’animation de l’économie rurale et agricole. Les capacités de production des OPA et de leurs membres ont été affectées. Cette situation a également entraîné des difficultés d’accès aux marchés des intrants agricoles, (semences, engrais, pesticides, aliments bétail, etc…) Elle a aussi provoqué une réduction drastique du pouvoir d’achat des consommateurs, impactant les moyens d’existence, de sécurité alimentaire et nutritionnelle des organisations professionnelles agricoles et leurs ménages.
Pour y faire, le ministère en charge de l’Agriculture celui chargé de la Promotion des investissements ont, avec l’accompagnement du Fida, des Coopérations danoise et canadienne, initié des actions susceptibles de renforcer la résilience des Opa, des PME et des Systèmes financiers décentralisés (SDF). Cette initiative a été traduite en plan d’urgence de riposte contre la Covid-19.
Ces outils et matériels agricoles acquis à cet effet visent à réduire les effets négatifs de la Covid-19 sur les activités de ces acteurs-là. «Ces appuis au secteur de la micro-finance, aux Opa et aux PME constituent une réponse significative du gouvernement et ses partenaires notamment le Fida, le Royaume du Danemark et le Canada, visant une réduction des effets de la crise sanitaire sur les activités des groupes cibles du projet», a expliqué Mohamed Ould Mahmoud.
à cause de ces difficultés, un ménage sur deux a connu des baisses significatives de son revenu, a relevé l’ambassadeur du Royaume de Danemark au Mali, citant une étude de la FAO. Situation inquiétante face à laquelle le Canada, le Fida et le Royaume du Danemark ne pouvaient pas rester indifférents, d’où «notre financement accordé au programme inclusif», a détaillé Rolf Holmboe.
Pour rappel, le Projet de financement inclusif des filières agricoles (Projet inclusif) est une initiative des gouvernements du Mali, du Canada, du Fida, du Royaume du Danemark. Il œuvre pour la promotion d’une transformation durable des filières agricoles en améliorant l’inclusion financière et le partenariat économique entre acteurs.
Ce, depuis les groupes démunis, y compris les femmes et les jeunes, et leurs organisations, jusqu’aux Petites et moyennes entreprises agricoles et agro-alimentaires.
Envoyé spécial
Makan SISSOKO