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Révolution du 26 Mars, 27 ans après: le groupement Patronal tire les enseignements

À l’occasion de la commémoration le 27e anniversaire de l’insurrection populaire de mars 1991, le Groupement patronal de la presse en partenariat avec la Maison de la presse du Mali a organisé, dimanche dernier, une conférence-débat sur le thème : « Le Mouvement démocratique : 27 ans après, défis et perspectives », au siège de l’organisation faitière de la presse du Mali.

Pour débattre de ce thème, les organisateurs avaient convié sur le plateau de débat télévisé plusieurs acteurs du mouvementent démocratique, notamment, le Pr Aly Nouhoum DIALLO ; le Directeur général de la coopérative Jamana, Hamidoun KONATE ; le directeur de publication du bihebdo L’Observateur, Belco TAMBOURA ; l’ancien diplomate, Souleymane KONE, membre du bureau politique des Fares Anka Wili. Pour la contradiction, était également convié à ce rendez-vous, le Dr Choguel Kokala MAIGA.
La modération des débats était assurée par le directeur de publication du bihebdo 22Septembre, Chahana TAKIOU, non moins président du Groupement.
Les différents invités ont eu des appréciations diverses sur le mouvement démocratique, mais presque tous ont convenu qu’il a atteint ses objectifs qui étaient la chute du régime dictatorial du Général Moussa TRAORE, l’instauration du multipartisme intégral, la liberté d’expression (de presse et d’association, etc.). Ces acquis ne souffrent l’objet d’aucun doute, puisque malgré le chapelet de difficultés que chacun peut égrainer, personne, aucun Malien, ne souhaite aujourd’hui un retour l’ancien système de gouvernance instauré par Moussa TRAORE.
Aujourd’hui, les invités sont unanimes que si le combat du Mouvement démocratique peut être considéré comme un acquis, il y a lieu de faire des efforts pour redresser la gouvernance du pays : l’armée a été décapitée pendant ces 20 dernières années, l’école va à vaut l’eau… Or, aucune nation ne peut se développer aujourd’hui sans un système éducatif performant répondant aux besoins d’un marché de l’emploi soumis à la rude concurrence de la mondialisation.
En effet, selon ses acteurs, l’esprit du 26 était la chute du régime dictatorial, et l’instauration du changement.
« Les gens ont battu le pavé pendant six mois en disant An Té Korolen Fè Fô Koura ».
Aujourd’hui, si la chute du régime est une réalité avec l’instauration des libertés individuelles et collectives, de l’avis de l’un des acteurs nous sommes loin du compte sur le plan des autres droits, à savoir : le droit à la vie, à la santé, à l’école, à la justice, à l’emploi, etc.
Pour que le sacrifice des martyrs ne soit pas vain, les acteurs préconisent un nouveau pacte.
« Il faut que l’on accorde nos violons, qu’on se mette ensemble, qu’on arrive à faire une concertation de toutes les forces vives du Mali, à définir quelles sont les causes de l’effritement de l’autorité de l’État, qu’elles en sont les solutions ».
Le Pr Aly Nouhoum DIALLO a invité les Maliens, de manière générale, et les acteurs du mouvement démocratique, de manière particulière, à sortir des débats de caniveaux pour que jaillisse la vérité sur ce tournant décisif de l’histoire de notre pays.
« Nous devons sortir de nos tranchées, et de nos postures. Il faut arrêter de cloisonner les démocrates et les patriotes », a-t-il conseillé. Toutefois, il s’est consolé de constater que sur le plan des infrastructures de développement, un pas a franchi après 27 ans de gouvernance.
Il s’est montré très amer en faisant constater que ledit débat se tenait alors que notre est coupé en deux. Il a émis le souhait que SBM arrive à recoller les morceaux.
« Nous discutons pendant que le PM tente de recoudre le nord et le sud », a-t-il souligné faisant allusion à la mission du 22 au 27 mars du PM dans les localités du nord et du centre. Faisant allusion à la tournée du PM dans le nord du pays en vue de préparer les élections prochaines.
Selon, Souleymane KONE, pour apprécier le Mouvement démocratique 27 ans après, il convient d’abord de définir ses objectifs.
Selon lui, les dérives de gouvernance actuelle auxquelles le pays fait face ne sont pas une œuvre du Mouvement démocratique. Des acteurs du Mouvement qui ont géré le pays à un moment ou un à autre doivent assumer leur gestion qui ne saurait être à l’actif de l’ensemble des acteurs du Mouvement démocratique.
Sur le sujet, M. KONE pense que les différents régimes qui se sont succédé ont le devoir, chacun en ce qui le concerne, de présenter son bilan au peuple.
De son côté, Belco TAMBOURA, a salué l’initiative du Groupement patronal et de la Maison de la presse d’avoir l’idée de ce débat. Cela prouve que comme par le passé, la presse assume toujours son rôle de sentinelle de la démocratie au Mali.
« Personne ne peut nier les acquis de notre démocratie, mais la question est de savoir qu’est-ce que nous en faisons aujourd’hui ? », s’est interrogé le directeur de publication du journal l’Observateur.
De son avis, le 26 Mars a indiqué la voie, donnant aux Maliens le droit de contester dans la liberté et dans la dignité.
Pour sa part, Hamidoun KONATE, Directeur général de la coopérative Jamana, pense que nous venons de loin qu’il faut accepter qu’il y ait quelques défaillances.
De son avis, le problème du Mouvement démocratique réside dans le fait que les acteurs se sont dispersés après la révolution. Le défi majeur qui se pose aujourd’hui à notre démocratie, c’est celui de l’unité des acteurs démocratiques.
Intervenant dans le débat, le Dr Choguel Kola MAÏGA, fervent défenseur de l’ancien dictateur, n’a pas manqué de jeter la pierre dans le jardin des acteurs du Mouvement démocratique. Selon lui, ce mouvement a échoué parce que c’était basé sur le faux. De son avis, on ne peut pas faire avancer un pays en faisant table rase de tous les acquis en matière de développement. Tous les actes du régime dictatorial de Moussa TRAORE n’étaient mauvais. Durant 23 ans, Moussa a réussi à maintenir l’autorité de l’État, une armée capable défendre la nation, des réalisations d’infrastructures qui font toujours la fierté du Mali (le barrage de Sélingué, le pont Fahd, la route Gao-Sévaré…)
Même si les acteurs démocratiques soulignent un bon en matière d’infrastructures, le Dr MAIGA regrette de constater que l’école et l’armée se portaient mieux sous la dictature de son père spirituel que sous l’ère démocratique.
Si les débats ont été houleux et riches en enseignement, force est de reconnaitre que le volet « perspectives » du sujet du jour n’a pas été évoqué par les invités.

Par Abdoulaye OUATTARA

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