Le morcellement du cercle de Bla par le nouveau projet de découpage administratif a été le déclic pour la population de se rendre à l’évidence d’une zone abandonnée par ses responsables politiques. Elle donne un ultimatum de 4 jours au préfet Boikary de réagir sur l’érection du cercle en région au risque de prendre ses responsabilités.
La journée du lundi 12 novembre a été particulière à Bla. À l’initiative du Conseil local de la jeunesse et de plusieurs organisations de la société civile, des manifestations ont eu lieu dans la ville perturbant du coup le trafic routier pendant 7 heures. De la sortie vers Koutiala en passant par San, des milliers de cars des sociétés de transport et même de particuliers n’ont pu avoir accès à la ville.
Le Conseil local de la jeunesse du cercle de Bla et plusieurs organisations de la société civile dénoncent le nouveau projet portant création des collectivités territoriales. La revendication se résume à la seule volonté de faire de la ville une région pour impulser une nouvelle dynamique de développement.
Selon le président du Conseil local de la jeunesse du cercle de Bla, Bémin Sanogo, les jeunes exigent l’érection du cercle de Bla en région. «Le conseil informe que le projet portant création des collectivités territoriales de cercles et de régions fragilise le cercle de Bla en le divisant entre deux régions : Koutiala et San. Alors que le découpage des collectivités doit être inclusif et prendre en compte les aspirations des populations… Ce morcellement entre les régions de Koutiala et San sera un échec total sur le plan économique social… Donnez-nous notre région. Cette initiative répond à la volonté de la population de Bla», a-t-il déclaré.
Les manifestants sont formels : «Avec actuellement 17 communes, Bla n’aura que 9 communes selon leur plan. Ces communes sont Beguené, Bla, Diéna, Dougouolo, Falo, Kéméni, Niala, Tiemena, Touna. Alors que Samabogo, Somasso, et Diaramana se taillent la part belle avec la région de Koutiala. Zoumana Mory Coulibaly est arrivé à arracher Yangasso, Fani, Kazangasso, Korodougou, Koulandougou de Bla pour renforcer San…».
Les manifestants ont aussi écharpé le député Harouna Traoré qui se dit être un leader politique incontournable dans la zone. «Aucun d’entre eux ne veut le développement de Bla. Bla restera cercle jusqu’à 80 ans pour changer de statut. C’est inadmissible. C’est pourquoi nous accusons des personnalités politiques, notamment le ministre des Transports, Zoumana Mory Coulibaly, l’honorable Harouna Traoré et ses colistiers de n’avoir pas été plus volontaristes. Ces personnalités se retrouvent parfaitement dans la décision de rattacher Bla à San. Cette volonté est motivée par le seul but de préserver leur profit. Ce coup ne marchera pas», peste un manifestant.
Zan Diarra
Soleil Hebdo