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Révision constitutionnelle : Il faut une adhésion de l’ensemble des forces vives de la nation

Après le referendum avorté de 2017, la question de la révision constitutionnelle est de nouveau sur la table. 

Comme une répétition  de 2017, la question du referendum pour la révision  de la constitution  domine les actualités maliennes. Pour éviter les échecs  précédents, le président de la République El Hadj Ibrahim Boubacar Keita  et son chef de gouvernement Soumeylou Boubeye Maiga ont décidé d’organiser des concertations de haut niveau avec l’ensemble des forces vives de la Nations pour prévenir d’éventuelles frustrations susceptibles de compromettre ce rendez-vous électorale qui déterminera l’avenir du Mali pour les prochaines années.

Toutes les composantes de la nation sont d’accord qu’il faut modifier la constitution du 25 février 1992 pour l’adapter aux nouvelles réalités du pays. La nécessité de la révision de la constitution a été imposée par la crise multidimensionnelle du 22 mars 2012qui a abouti à un coup de force contre le président Amadou Toumani Toure. Comme le stipule la constitution en cas de vacance du pouvoir, c’est le président de l’assemblée nationale  qui prend les manettes le temps d’organiser une nouvelle élection présidentielle.   Mais seulement voilà, les événements de  2012 qui  ont précipité la chute des villes du nord ne pouvaient pas permettre au président par intérim le professeur Dioncounda Traore  d’organiser un scrutin en respectant le calendrier dicté par la constitution. Il a donc fallu lui accorder 1 an pour permettre la libération du nord qui était sous la coupe   des groupes djihadistes et autres narcotrafiquants. C’est durant cette transition que les Maliens ont découvert un  nouveau terme « premier ministre de plein pouvoir  », un premier ministre  qui ne devait rendre compte à personne.  Cette situation a amené un conflit de compétence entre le président par intérim le Pr Dioncounda Traore  et le premier ministre désigné par la junte militaire Cheickh Modibo Diarra. Après le passage à tabac du président par intérim  par des manifestants ivres de colère qui  exigeaient que le président par intérim ne dépasse pas le temps inscrit  par la constitution, le premier ministre ne s’est pas gêné dire de vive voix qu’il ne démissionne pas   et qu’il ne sait pas à qui il va remettre sa démission. C’est dans cette atmosphère confuse  qu’intervient les événements de novembre qui vont contraindre le premier Ministre de plein pouvoir le navigateur interplanétaire à rendre le tablier au profit de Mr Diango Cissoko. Cette démission il l’a remis à la junte militaire. Pour préserver à l’avenir  le Mali de tel désordre  il faut des institutions fortes. Partant  la nécessité de la révision constitutionnelle s’impose mais, encore faudrait t-il prendre en compte  les préoccupations des uns et des autres   pour aboutir à un consensus, c’est pourquoi le president de la république a martelé en présence des experts dirigés par le Dr Makan Moussa Sissoko que : « cette reforme constitutionnelle devenait une urgence absolue et de jour en jour , maintenant comment la conduire , dans une démocratie qui se respecte   , elle doit être conduite de manière inclusive , tout le monde sera concerné , tout le monde sera consulté à quelque niveau qu’il soit pour qu’au bout du parcours le produit soit le reflet de la volonté du peuple malien et également aussi nous situé de manière absolument irréfutable parmi les nations fondées sur le droit ». Le président semble tirer  les leçons  des  raisons qui ont empêché la tenue du referendum d’Août 2017. Justement,   la  révision  avortée     d’Août  2017 est le résultat du refus  du  peuple a accepté une constitution imposée.  Avant que le chef de l’Etat ne fasse marche arrière, des centaines de personnes à l’appelle de la plateforme An te abana ont investi les rues de Bamako   pour marquer leur opposition à un referendum constitutionnel qui ne réponde pas aux aspirations du peuple.  Cette colère populaire a été provoquée par le comportement du régime qui voulait ignorer l’opposition, la société civile bref l’ensemble des composantes de la nation. Ce qui avait suscité colère et indignation c’est surtout le comportement du Ministre de la reforme de l’Etat Me Kassoum Tapo qui a fait appel à un avocat français Me  Marcel Ceccaldi pour se pencher sur les amendements à apporter à la nouvelle constitution. De sources concordantes l’avocat aurait empoché la coquette somme  de plus de 400 millions de nos francs. A cela est venu se greffer le comportement de la présidente de la cour constitutionnelle   Manassa  Danioko. Pour ce referendum qui pointe à l’horizon le pouvoir a tiré les leçons du passé. Il entend prendre langue avec toutes les composantes de la nation pour la modification de la constitution afin de l’adapter  aux nouvelles  exigences imposées par les  réalités  du moment.

Abdoulaye Kounta   

Le Triomphe

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