À bord d’une embarcation tanguant et vacillante sur la mer de la crise actuelle, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, soucieux, pensif et songeur, a besoin d’un canot de sauvetage pour sortir par la porte de l’honneur et de la dignité.
Dans un navire qui roule à tombeau ouvert et qui tangue sous le vent du désespoir autour d’un régime qualifié d’oligarque et ploutocrate par Choguel Kokala Maïga, membre du M5-RFP et leader du Front pour la Sauvegarde et de la démocratie (FSD), le Président semble ne plus tenir au point fixe ses amarres. Debout dans sa babouche laiteuse ou lactescente fripée avec une calotte qui couvre sa tête et un visage largement chiffonné et abattu, IBK aurait perdu le contrôle de son navire auquel il semblerait déterminer à le stabiliser, le Mali. Peine perdue. C’est peut-être le médecin après la mort. « Le Mali est un bateau qui peut tanguer, mais qui ne chavira pas, » avait dit l’ancien Président de la Transition, Pr Dioncounda Traoré. C’est sans doute, dans ce bateau dans lequel il s’est embarqué qui serait sur le point de chavirer si rien n’est fait, en tout cas, si l’on ne lui prête pas main-forte. La Cedeao a échoué dans sa mission de médiation pour une sortie de crise, c’est autour des Maliens eux-mêmes qui l’ont élu de l’aider. Mais reste à savoir comment s’y prendre. En le chassant du pouvoir ou en lui forçant la main; c’est-à-dire prendre des mesures pour lui faciliter la fin de son mandat ?
Après ces quatre (04) jours de médiation, c’est un véritable revers de la main qu’a, sans l’ombre d’un doute, subi le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta et la mission de la Cedeao. Le M5 – RFP a tourné le dos aux différentes propositions faites par cette mission conduite par l’ancien Président de la République fédérale du Nigéria, GoodLuck Jonathan, qui sont entre autres : une reconstitution de la Cour Constitutionnelle à 6 membres, dont 3 désignés par le président la République sur une liste de 5 à 7 personnes soumises par les forces vives de la nation et les 3 autres par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Cette cour reconstituée examinera les résultats des élections législatives concernant les 31 députés. L’Assemblée nationale va nommer, sur une base consensuelle, ses 3 membres pour compléter la formation de la Cour Constitutionnelle. La mise en place d’un gouvernement d’union nationale répartie comme suit : les 50% de membres de ce gouvernement seront désignés par la coalition au pouvoir, 30% par l’opposition et les 20% restants par la Société civile. Face aux refus du M5 – Rassemblement des Forces Patriotiques. Espérons que cette crise sociopolitique ne mette pas le pays en chaos.
Moriba DIAWARA
Source: Le Combat