La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) traverse une crise majeure suite au retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Pour tenter de recoller les morceaux, le Parlement de la CEDEAO a décidé de créer un comité ad hoc de médiation. Egalement, lors de la réception de son homologue sénégalais, Bassirou Diomaye FAYE, le jeudi 16 mai dernier, le Président du Nigéria, non moins Président en exercice de la CEDEAO, n’a pas manqué de demander au Sénégal de servir de médiateur avec les États du Sahel en vue de trouver un dénouement heureux à cette crise qui perdure depuis la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en septembre 2023.
Le Parlement de la CEDEAO a décidé de créer un comité ad hoc de médiation entre les pays de l’AES et l’organisation sous régionale.
L’annonce a été faite par Jibrin Barau, le premier vice-président et président par intérim du Parlement de la CEDEAO, le 21 mai 2024, lors de l’ouverture de la deuxième session extraordinaire à Kano, au Nigeria.
«Le Président [de la commission de la CEDEAO] a souligné l’urgence de s’associer aux efforts en cours visant à éviter la désintégration du bloc régional, qui pourrait survenir avec le départ du Mali, du Niger et du Burkina Faso», a déclaré M. Barau face à l’urgence de la situation.
Elle s’est désintégré dès lors que la CEDEAO avait décidé faire une intervention militaire soutenu par la France et les vassaux présidents de la France Afrique, au Niger.
C’est pourquoi la grande majorité des peuples sahéliens considère aujourd’hui la CEDEAO comme une ancienne histoire malgré la multiplication des appels au dialogue entre les deux parties.
Cette initiative du Parlement vient s’ajouter à celles des Chefs d’Etat qui multiplient les appels pour resoudre par le dialogue cette crise qui menace l’existence de la CEDEAO en tant qu’institution viable.
Le jeudi 16 mai 2024, le Président du Nigéria, non moins Président en exercice de la CEDEAO, a reçu son homologue du Sénégal Bassirou Diomaye Faye.
Lors de leur rencontre, Bola Ahmed Tinubu a invité Faye à « collaborer et à rencontrer les autres frères (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) pour les persuader de revenir au bercail ».
La CEDEAO a du mal à maintenir l’unité de ses membres après que les pays dirigés par la junte ont annoncé en janvier qu’ils quitteraient le bloc et ont formé l’Alliance des États sahéliens.
«En tant que président de la Cedeao, je vous invite à collaborer et à rencontrer ces autres frères. Pour les persuader de revenir au bercail », a déclaré le président Tinubu lors de la réunion.
Le président nigérian a également appelé à un alignement en Afrique de l’Ouest pour relever efficacement les défis auxquels la région est confrontée, notamment « le terrorisme, le banditisme, la traite des êtres humains et la pauvreté ».
Les deux chefs d’Etat se sont engagés également à « promouvoir la démocratie » en Afrique de l’Ouest.
« La démocratie constitutionnelle est ce que le Sénégal a prouvé au reste du monde et à l’Afrique. C’est une joie de vous avoir ici », a indiqué Tinubu à Faye, selon le communiqué. Au Président nigérian d’ajouter : « Nous sommes à un moment critique de l’histoire de la démocratie constitutionnelle, en particulier en Afrique de l’Ouest. Ce que vous avez entrepris, une lutte axée sur la liberté, est remarquable ».
Par Abdoulaye OUATTARA