Comme un couperet, la nouvelle de la dissolution de la fédération Malienne de Football est tombée dans l’après midi du mercredi à Bamako.
Très attendue par l’immense majorité de nos compatriotes comme étant la seule porte de sortie à la crise, cette décision a été accueillie par la liesse populaire dans plusieurs quartiers de Bamako. En jouant avec le feu et l’autorité de l’Etat, le clan a fini par se brûler. Dans une situation de crise qui met en péril la cohésion nationale, les acteurs doivent faire preuve de bon sens. Chose qui a manqué au clan Baba qui a brillé par son manque de respect envers les autorités et les frondeurs. Pourtant, le sacrifice consenti par l’Etat dans la gestion de la crise du nord aurait pu inspirer les uns et les autres dans la recherche de solution.
Baba Diarra paye aujourd’hui son refus de lever les sanctions malgré les injonctions du ministre des sports et du président de l’assemblée nationale. Il y a également son refus d’organiser un véritable dialogue autour de notre football a fin de réconcilier les cœurs et les esprits. A cela il faut ajouter les mauvaises prestations de nos équipes nationales sur le plan continental. Puisque mieux vaut tard que jamais, la décision du ministre a été largement appréciée par toutes les personnes soucieuses du Mali. La preuve, c’était la liesse populaire dans les quartiers de Bamako, Ségou, Gao, Tombouctou, Mopti et Kidal.
Selon les détracteurs de l’ex président de la fédération, si ce dernier devait organiser les élections à l’état actuel des choses, le fossé allait s’accentuer entre les protagonistes. En ce qui concerne les régions du nord, elles n’ont pas digéré leurs mises à l’écart par la fédération dans l’organisation de la montée en première division. « Avec la fédération malienne de football, il y a avait tout sauf la transparence, toutes les décisions étaient prises sur la base des affinités et des humeurs. C’est pourquoi nous saluons aujourd’hui cette décision de retrait de la délégation », a laissé entendre un responsable d’une ligue dont le président est avec Baba.
Dans le communiqué, le Ministre a été très clair. Cette décision n’a rien de personnelle. Elle est tout simplement motivée par la persistance de la crise au sein du football malien. A la place de l’organe dissout, le communiqué précise la mise en place d’un comité provisoire chargé d’organiser, de gérer, d’animer, de promouvoir et de développer le football au Mali jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau. Le mandat du comité est également très clair : il s’agit entre autres : de réunifier la famille du football ; d’organiser une assemblée générale élective ; de professionnaliser le championnat national et de plancher sur le problème d’encadrement de nos équipes nationales.
En ce qui concerne les menaces de sanction de la FIFA, loin d’une surprise cette situation apparait comme une réaction de principe. Dans son intervention, le Ministre a été très clair. Désormais, la FIFA ne dictera pas sa loi à notre pays. S’il faut 10 ans, le Mali est près à aller jusqu’au bout pour défendre sa souveraineté, les « bagas bagas » n’y changeront rien.
Ousmane Cissé