L’ex président Amadou Toumani TOURÉ et sa famille ont regagné Bamako ce dimanche 24 décembre 2017, à bord de l’avion présidentiel de la République du Mali.
Amadou Toumani TOURÉ a été accueilli à sa descente d’avion par le Premier Ministre Chef du Gouvernement, Abdoulaye Idrissa MAÏGA, avant d’être reçu par le chef de l’État malien en sa résidence à Sebenikoro, où les deux hommes, de manière conviviale et cordiale, ont déjeuné ensemble. “Le moment est venu de dire à notre jeune frère Amadou Toumani TOURÉ de revenir au Mali. Il a quitté le pouvoir de manière légale”, avait déclaré le président malien pendant la cérémonie de lancement de la Journée nationale des communes.
ATT avait été renversé le 22 mars 2012 par l’ex capitaine Sanogo qui l’accusait d’incompétence face à la rébellion dans le Nord Mali. Mais c’est en avril qu’il a ensuite formellement démissionné, puis quitté le Mali pour s’installer à Dakar au Sénégal.
Pour un temps, il était également menacé d’un procès pour “haute trahison”. Mais l’assemblée nationale a finalement rejeté en décembre 2016 l’ouverture de poursuites contre lui.
Donc, ATT a été accueilli en grande pompe par les autorités maliennes qui voulaient le traduire en justice, “au nom de la réconciliation nationale”, disent-elles.
Le “soldat de l’humanitaire et de la démocratie” est encore très populaire dans son pays, au sein de la majorité, de l’opposition, de la société civile ou de la population. Pendant l’insurrection populaire en mars 1991, ATT ne pouvait plus en tant que soldat “regarder les populations civiles se faire tuer sans réagir “. D’où le coup d’État qui a mis fin au régime du Général Moussa Traoré.
L’homme du 26 mars a tenu, une conférence nationale dont il dirige lui-même les travaux, a fait élaborer les chartes des partis politiques, supprimer des juridictions d’exception, rédiger le projet de constitution, adopter le code électoral, instaurer la liberté de la presse, préparer la signature d’un pacte de paix avec la rébellion touaregue. Il a également organisé le référendum constitutionnel, les élections municipales, législatives et présidentielle en 1992, une élection à laquelle il ne participe pas, une première en Afrique.
Après la transition démocratique, ATT fonde et dirige une fondation pour l’enfance. Il est membre du comité international pour la lutte contre la poliomyélite en Afrique. Il participe également aux commissions d’observation des élections en Afrique
L’observateur panafricain de la démocratie lui décerne en 1996 une distinction de “promoteur de la culture de la démocratie en Afrique”.
En 2001, il est l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies en République centrafricaine après un coup d’État manqué contre Ange-Félix Patassé et la même année, le médiateur malien reçoit les félicitations du conseil de sécurité pour la qualité de la conduite de toutes les missions qui lui ont été confiées.
Par ailleurs, après avoir demandé et obtenu sa mise en retraite anticipée de l’armée, l’ancien président de la transition est candidat pour l’élection présidentielle de 2002 et il est élu président de la République au second tour, face à Soumaila Cissé.