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Retour de violences entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

Des affrontements à la frontière ont fait au moins 100 morts des deux côtés, faisant craindre un nouvel embrasement, deux ans après la guerre dans le Haut-Karabakh. La Russie, affaiblie par la guerre en Ukraine, a du mal à tenir son rôle d’arbitre.

Alors que l’attention internationale est focalisée sur la guerre en Ukraine, le spectre d’un autre conflit a refait surface, mardi 13 septembre, dans l’espace postsoviétique. Au moins quarante-neuf militaires arméniens et cinquante soldats azerbaïdjanais ont été tués le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, selon un bilan encore provisoire.

Des escarmouches surviennent régulièrement dans cette zone, mais cette fois les affrontements ont été d’une intensité et d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la guerre dans le Haut-Karabakh, à l’automne 2020. Ce sont aussi les plus meurtriers depuis le cessez-le-feu signé cette même année sous l’égide de Moscou, qui avait scellé la défaite humiliante de l’Arménie. Mercredi matin, le ministère de la défense arménien faisait état de nouveaux combats.

 

Les hostilités ont éclaté peu après minuit, mardi. Selon les autorités arméniennes, les forces azerbaïdjanaises ont attaqué plusieurs villes sur le territoire arménien, dont Goris et Sotk, pendant dix heures d’affilée, avec « de l’artillerie, des mortiers, des drones et des fusils de gros calibre ». « Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est que des infrastructures civiles ont aussi été prises pour cibles », affirme au Monde la défenseuse des droits arménienne, Kristine Grigoryan. Le nombre de victimes était encore incertain, mardi soir, mais au moins dix civils ont été blessés. Moscou, qui revendique le rôle d’arbitre entre les deux anciennes républiques soviétiques, a annoncé avoir négocié un accord de cessez-le-feu, théoriquement en vigueur depuis mardi matin.

Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a dénoncé une « agression ». De son côté, l’Azerbaïdjan, dirigé par le président autoritaire Ilham Aliev, a rejeté la responsabilité de l’escalade sur l’Arménie, accusée de « viole[r] de manière intense le cessez-le-feu ». « Les provocations commises par les forces arméniennes à la frontière entre les deux pays ont été repoussées, tous les objectifs ont été remplis », s’est félicité la présidence.

« Fausse équivalence »

La Russie s’est dite « extrêmement préoccupée » et a appelé les deux parties à la « retenue ». L’Union européenne (UE) a réclamé l’arrêt des hostilités et annoncé que le président du Conseil européen, Charles Michel, qui dirige une mission de médiation entre Erevan et Bakou, allait s’entretenir avec les autorités des deux pays. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi appelé à « désamorcer les tensions », tandis que la France a exhorté à  un « strict respect du cessez-le-feu et au respect de l’intégrité territoriale de l’Arménie ». L’Elysée a ajouté que cette question allait être portée devant le Conseil de sécurité de l’ONU, dont la France assure actuellement la présidence. Aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie, Antony Blinken, a souligné que le rôle de Moscou suscitait toujours « l’inquiétude », mais que « si la Russie peut réellement user de son influence pour calmer les choses (…), ce serait positif ».

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Source: Le Monde

 

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