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Retard des salaires : les nouvelles recrues de la fonction publique haussent le ton

A chaque concours d’entrée à la fonction publique des collectivités, la lenteur administrative dans le traitement des dossiers est presque devenue une tradition au Mali. Cette année, les nouvelles recrues de 2019 réclament 5 mois de salaire. Cette situation nourrit des crispations qui menacent encore une fois la rentrée scolaire annoncée pour le 4 janvier 2021.

La pandémie du coronavirus a considérablement affecté la fin de l’année scolaire 2019-2020 qui s’est terminée en queue de poisson. Celle qui est annoncée pour le début de l’année prochaine, se trouve déjà menacée car le moral et la volonté de travailler ne sont pas d’actualité, dans les rangs des nouvelles recrues de 2019.

Spirale de l’endettement

« On nous appelle des CT19, ce qui laisse entendre déjà que notre prise en charge est imputée au budget 2019. Pourtant on est à la fin de 2020. Nous avons été obligés par nos différents établissements d’affectation d’aller boucler la dernière année scolaire. Ce qui a entraîné des prêts pour faire le déplacement, la nourriture, le logement », déplore Mohamed Souleymane Diallo, Chargé de cours de français au lycée de Douentza.

Pendant que la rentrée 2020-2021 s’annonce, la nouvelle recrue affectée à Douentza, s’interroge sur la présence des enseignants dans ces conditions. « C’est vraiment difficile voire impossible ! Je suis affecté à Douentza, une zone de conflit où la crise a augmenté le coût de la vie. Imaginez donc toutes les difficultés auxquelles une recrue sans argent doit faire face dans un environnement tant hostile sur le plan sécuritaire que climatique », expose-t-il.

Menace sur la rentrée 2020-2021

Selon Ibrahim Tao, enseignant au lycée Yana Maiga de Gao, la situation est très délicate : « Déjà pour déménager avec toute la famille, il faut au moins 50 000 francs CFA entre Bamako et Gao. La route n’est pas sécurisée. Il faut faire au moins trois jours de voyage. Cela fait maintenant 5 mois que nous avons commencé les cours. Depuis le mois d’août nous sommes en fonction. Nous essayons de survivre avec des gestes de personnes bonne volonté. Nous sommes dans le besoin et réclamons nos dus. Le pire dans toute cette situation, c’est que même les parents finissent par ne plus avoir confiance. Si la situation persiste, l’année scolaire qui va commencer sera véritablement perturbée », prévient-il.

Absence de fonds

Pour Tamba Keita, chargé de cours de mathématiques au lycée public de Bankass, le pays traverse des moments difficiles mais le nouveau Mali doit mettre fin à ce genre de situations qui sont devenues des lois au Mali : « Nous nous sommes constitués en collectif et nous avons établi des délégués dans toutes les académies. Nous voulons être mis dans nos droits pour exercer notre métier comme il se doit.»

En attendant que la Synergie des enseignants du 15 octobre réponde à leur courrier dans lequel, le collectif dénonce cette situation. Selon les nouvelles recrues la raison évoquée par les comptables et la DRH de la direction générale des Collectivités serait l’absence de fonds.

 

Andiè A. DARA

 

Source: Bamakonews

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