Le 20 février 2020 dernier, la 86ème session du Conseil d’Administration de la PPM s’est tenue avec au menu : adoption du procès-verbal de la session extraordinaire, adoption du budget 2020, l’approbation de l’organigramme et les questions diverses. Devant la presse, le PDG Mamady Sissoko a annoncé un résultat positif de 1.318.885.266 FCFA. Ce qui est caché au commun des mortels, c’est que ce résultat positif prête à confusion dans la mesure où le bilan 2019 dépend forcément du bilan 2018 qui n’a pas encore été certifié par le Commissaire aux Comptes. Pis, la PPM outre le bilan de 2016, n’a, depuis tenu de session de conseil d’administration sur le bilan.
A titre de rappel, courant 2018, le Comité Syndical de la PPM avait décrié cet état de fait. « Nous les travailleurs de la Pharmacie Populaire du Mali, demandons la tenue du Conseil d’Administration sur le bilan de l’exercice 2017. Il nous faut faire cela et dans le plus bref délai », avait déclaré le secrétaire général du comité syndical de la PPM, M. Amadou Sangaré en octobre 2018.
Le bilan de 2017 et celui de 2018 n’ayant pas toujours été validés en Conseil d’Administration, les gens sont en droit de s’interroger sur le résultat communiqué par le PDG. Sur quoi se base ce résultat ? Ou c’était juste pour des besoins de communication afin de sauver son fauteuil
Selon une source, la lecture du bilan 2019 par le PDG a surpris tous les agents présents dans la salle. Cette surprise se justifie pour deux raisons. La première est la présentation du bilan 2019 par le maître des lieux alors même que ce n’était dans l’ordre du jour et deuxièmement l’absence du Commissaire aux Comptes à la session. Autre fait inattendu et non des moindres, qui a surpris les cadres de la PPM, c’est l’inscription de l’adoption de l’organigramme dans l’ordre du jour et qui n’avait pas été au préalable soumis aux agents pour validation interne.
En plus de toutes ces insuffisances, le PDG s’est aussi illustré par certaines actions qui mettent en cause le plan de carrière des agents de la PPM. Le cas de l’ancien DGA par intérim Dr Adama Dembélé relevé de ses fonctions à seulement trois mois de la fin de l’exercice 2019.
Comme si cela ne suffisait pas, Dr Adama Dembélé a été remplacé par Dr Zoumana Fané qui serait proche du PDG. Ce dernier, selon une source bien introduite est reconnu pour ses contres performances dans le Département Régional de la PPM de Sikasso. « En termes d’Indicateurs Objectivement Vérifiables (IOV), le Directeur du département a réalisé une contre-performance de (-31,03%) en 2018 par rapport à 2017 et une contre-performance de (-40,27%) en 2019 par rapport à 2017 », note un rapport. Jusqu’en fin 2019, toutes les régions étaient plus performantes que le Département Régional de Sikasso. Des actions parmi tant d’autres qui créent du mécontentement et de la frustration chez certains cadres.
Il urge aujourd’hui que cesse l’amateurisme dans la gestion de la PPM et de mettre un terme à l’injustice à la PPM pour que ce service si important dans la stratégie nationale d’accès à des médicaments de qualité et à moindre coût soit préservé.
Morikai Kane
L’investigateur