Dans cette résolution historique, l’ONU réaffirme sa reconnaissance des efforts du Maroc pour parvenir à une solution à ce conflit régional qui ne sera résolu qu’à travers le plan d’autonomie dans le cadre de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Maroc. En effet, la nouvelle résolution du Conseil de sécurité ne contient aucune référence au référendum, alors qu’elle se réfère à 6 reprises à la solution politique, à travers les tables rondes qui doivent voir la participation de l’ensemble des parties concernées, et notamment l’Algérie.
A cet égard, le Conseil de sécurité de l’ONU a conforté, pour la quatorzième année de suite, la prééminence de l’initiative d’autonomie, présentée par le Royaume le 11 avril 2007, en se félicitant des efforts “sérieux et crédibles” du Maroc, incarnés par cette initiative, qui est conforme au droit international. De l’avis du président du think-tank “NejMaroc”, Mohamed Badine El Yattioui, cette résolution est une bataille de plus gagnée par le Royaume car elle consacre la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie, du fait de son sérieux et de sa crédibilité. D’ailleurs, les Etats-Unis ont réaffirmé, suite à l’adoption de la résolution onusienne, que l’initiative marocaine d’autonomie est “sérieuse, crédible et réaliste” pour le règlement de ce différend régional, car elle est une solution pour que les habitants de ces provinces vivent “dans la paix et la dignité”.
Le message américain est aussi un avertissement au “polisario”, car il a émis l’espoir que “l’ensemble des parties respecteront leurs obligations au titre du cessez-le-feu, coopéreront pleinement avec la Minurso et s’abstiendront de toute action qui pourrait déstabiliser la situation ou menacer le processus onusien”, a relevé l’universitaire marocain dans une déclaration à la MAP.
Cette dynamique engagée au sein de l’enceinte onusienne pour parvenir à une solution politique négociée n’a pas empêché le Conseil de sécurité de l’ONU d’exprimé sa préoccupation face aux provocations du “polisario” à Guerguerat et lui a demandé de respecter ses engagements conclus avec la Minurso.
Dans ce cadre, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU leur a intimé de ne pas “entraver la circulation civile et commerciale à Guerguerat et de n’entreprendre aucune action à même d’altérer le statu quo sur le terrain”.
Devant cette accumulation de déceptions, les milices du “polisario” n’ont d’autres choix que de recourir à des actions provocatrices de ce type, car elles n’ont aucun projet viable ni propositions concrètes, a souligné l’enseignant-chercheur à l’université Cadi Ayyad de Marrakech, M’hammed Belarbi, dans une déclaration similaire.
De même, la résolution du Conseil de sécurité consacre, une nouvelle fois, l’Algérie en tant que partie principale en la citant à cinq reprises. “A travers sa Résolution 2548, le Conseil de Sécurité a situé le différend sur le Sahara dans son vrai contexte régional en appelant l’Algérie à assumer son implication politique, diplomatique, militaire et humanitaire dans ce conflit régional”. Car pour M. Belarbi, “aucun processus politique n’est envisageable sans l’implication effective et constructive de ce pays voisin”.
La Résolution 2548 constitue une victoire diplomatique pour le Maroc aussi parce qu’elle intervient dans un contexte marqué par un soutien grandissant et sans équivoque de la communauté internationale à la Marocanité du Sahara avec l’ouverture par plusieurs pays africains et arabes de représentations diplomatiques dans les deux grandes villes du Sahara marocain : Laâyoune et Dakhla. “Il s’agit là d’une reconnaissance explicite de la souveraineté marocaine sur son Sahara car l’ouverture d’un poste diplomatique est tout sauf symbolique”, a fait observer M. El Yattioui.
Même son de cloche pour l’universitaire Belarbi qui a qualifié cette offensive diplomatique marocaine d’important acquis sur le plan de la souveraineté nationale. Ceci dit, le Royaume dispose en effet de l’avantage du terrain et continue d’asseoir sa légitimité sur cette région, notamment avec l’ouverture de plusieurs représentations consulaires dans les villes du Sud. De même, ce succès diplomatique via l’ouverture des consulats, va permettre au Maroc d’attirer des flux d’investissements et de développer économiquement la région, a-t-il conclu.