« Le Syndicat Autonome de la Magistrature (S.A.M) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont suivi avec beaucoup de surprise le communiqué final de la délégation de la CEDEAO au Mali lequel fait état de l’adhésion de toutes les parties rencontrées aux mesures qu’elle a proposées à l’exception du M5 RFP », a précisé le communiqué conjoint des deux syndicats des Magistrats. Le Conseil supérieur de la Magistrature suprême aussi aborde dans le même sens. « Les membres élus du Conseil Supérieur de la Magistrature ont appris à travers le communiqué final de la médiation de la CEDEAO en date du 19 juillet 2020, qu’ils ont adhéré aux propositions de sortie de crise faites par ladite médiation », indique le communiqué signé par le Doyen HAMET SAM.
Toutes les trois institutions ont démenti, en bloc, ces propos de la mission de la CEDEAO conduite par l’ancien président nigérien, Goodluck Jonathan. « Les syndicats de la Magistrature tiennent à apporter un démenti à ce communiqué qui n’engage que ses auteurs », précisent le SAM et le SYLYMA. Pour sa part, le Conseil supérieur de la Magistrature reste formel : «Par ce présent communiqué, nous tenons à préciser qu’aucun accord n’est intervenu entre la délégation de la Cedeao et la délégation des Magistrats du Conseil Supérieur de la Magistrature l’issue de la rencontre du 17 juillet 2020 ».
Selon les Magistrats, ce sur quoi ils se sont focalisés, c’est surtout le respect de la constitution malienne tout au long de leur discussion avec la CEDEAO. « Les syndicats de la Magistrature informent l’opinion nationale et internationale, qu’ à l’occasion de leur rencontre le 17 juillet 2020 à l’hôtel Salam entre 19 h et 20h passée sous silence par ledit communiqué, ils ont non seulement fait observer à la délégation l’inconstitutionnalité de ses propositions en ce qui concerne le remembrement de la Cour Constitutionnelle mais aussi ont systématiquement rejeté toutes soumissions des choix du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) à la classe politique, proposée par la CEDEAO », ont indiqué le SAM et le SYLIMA.
Les Syndicats ont aussi, ont fait observer à la CEDEAO, entre autres, les attaques fortuites du Président du conseil Supérieur de la Magistrature (Président de la République) contre le corps, dont la dernière remonte à sa dernière adresse à la nation ; le dysfonctionnement du CSM imputable au Président de la République ; les difficultés d’application de la Loi d’orientation et de programmation de la justice.
Les Magistrats ont, enfin, rassuré le peuple malien de sa volonté d’accompagner les acteurs en vue, certes, d’une sortie de crise mais nécessairement de façon responsable et pérenne.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali