Contrairement aux allégations de la délégation de la CEDEAO qui a séjourné le week-end dernier à Bamako, dans la dynamique d’une recherche de solution à la crise socio-politique en cours, le M5-RFP n’est pas le seul acteur à n’avoir pas adhéré à sa démarche. Les magistrats, à travers leurs deux syndicats et le Collectif des députés spoliés désapprouvent la mesure. Et pour cause ?
Le Collectif des députés spoliés par l’administration et par la Cour Constitutionnelle (CODESAC) estime qu’il n’a eu aucune rencontre avec la délégation de l’organisation communautaire durant son séjour à Bamako.
Dans un communiqué, en date du 19 juillet 2020 et signé par son doyen, Doyen Gossi DRAMERA, dont nous nous sommes procuré une copie, le CODESAC, qui est désormais composé des victimes du 1er et 2ème tours, des victimes de l’administration locale et celles de la Cour Constitutionnelle, salue tout de même l’engagement de la CEDEAO à trouver une issue favorable à la crise multiforme que connaît le Mali.
Toutefois, le collectif a, avec stupéfaction, appris que la mission de la médiation conduite par l’ancien Président de la République fédérale du Nigeria Goodluck Jonathan a rencontré tous les acteurs de la crise sociopolitique malienne.
« Le Collectif tient à préciser à l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a pas eu de rencontre entre la CEDEAO et lui. Étant l’acteur majeur de la crise, le Collectif désapprouve sa mise à l’écart par la CEDEAO lors des différentes rencontres. C’est pourquoi il ne se reconnaît pas dans le communiqué final de la CEDEAO mentionnant seulement les 31 sièges », précise le communiqué.
Selon le communiqué du CODESAC, le nombre de sièges contestés va au-delà des 31 soulignés par la CEDEAO comme en témoignent les requêtes faites, entre autres, par les circonscriptions électorales de Bafoulabé, Bougouni, Commune I, V, VI, Kati, Nara, Sikasso, Ségou, Macina, Mopti, Djenné, Tenenkou, Koro, Youwarou, Douentza, Tombouctou, Gourma Rarhouss, Goudam, Diré, Yélémani.
Par conséquent, le Collectif des députés victimes rejette en bloc le communiqué final de la CEDEAO. Il réitère son objectif qui est la dissolution de l’Assemblée nationale ou la prise en compte des plaintes et des requêtes par l’administration et par la Cour Constitutionnelle de toutes les circonscriptions ci-dessus citées.
Par ailleurs, comme pour dire que le M5 n’est pas le seul acteur à contester la démarche de la délégation communautaire, le Syndicat Autonome de la Magistrature (S.A.M) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont eux aussi donné de la voix.
Les deux syndicats ont ‘’suivi avec beaucoup de surprise le communiqué final de la délégation de la CEDEAO au Mali lequel fait état de l’adhésion de toutes les parties rencontrées aux mesures qu’elle a proposées à l’exception du M5 RFP’’.
Aussi, les syndicats de la Magistrature informent-ils l’opinion nationale et internationale, qu’à l’occasion de leur rencontre le 17 juillet 2020 à l’hôtel Salam entre 19 h et 20 h passée sous silence par ledit communiqué, ils ont non seulement ‘’fait observer à la délégation l’inconstitutionnalité de ses propositions en ce qui concerne le remembrement de la Cour Constitutionnelle, mais aussi ont systématiquement rejeté toutes soumissions des choix du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) à la classe politique, proposée par la CEDEAO’’, précise-t-on.
Par Sidi DAO
Source : INFO-MATIN