« Au moment où nous assistons à la réalisation de grands projets de réhabilitation et de développement des réseaux de chemin de fer en Afrique, et dans notre voisinage immédiat, nous appelons à une forte implication avec des actions fortes, des plus hautes autorités et de l’Etat au Mali pour sauver le rail sur l’axe Dakar-Bamako ».

C’est l’un des messages forts lancés par le président de l’Association des anciens cheminots pour la sauvegarde du rail (ACSR), M. Fodé TRAORE, le samedi dernier, à la Maison des jeunes, lors de l’ouverture des travaux de la deuxième assemblée générale de son association.

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre de l’Équipement est des transports, Diakaridia SIDIBE Outre le président actif de l’association, on y notait également la présence du président d’honneur, l’ancien ministre et directeur, Dibril DIALLO ; ainsi que du président du Conseil national du patronat du Mali, Mamadou Sinsin COULIBALY.
Après son mot de bienvenue et la minute de silence observée en la mémoire des disparus, le président de l’ACSR, Fodé TRAORE, a indiqué que le chemin de fer, qui était en perte de tout son patrimoine matériel, immatériel et de sa philosophie de travail fondée sur la technicité, la solidarité, la fierté du travail bien fait et l’utilité publique, était en train de voir désormais l’espoir renaître, à travers les anciens cheminots qui ont bien voulu mettre à la disposition des pouvoirs publics leurs savoir et savoir-faire. Il s’agit, dit-il, d’une volonté de ces anciens de les assister dans la reconstruction du chemin de fer afin de restaurer au plus tôt leur expérience à la jeune génération qui aura à gérer les chemins de fer Dakar-Niger réhabilités et modernisés sous le leadership de notre Président de la République, IBK, et de son homologue du Sénégal, Macky SALL.
« Ainsi, nous pouvons rêver de la réalisation de la naissance de Koulikoro à Dakar des multiples localités disparues ou désertées par le dépérissement du Dakar-Niger, colonne vertébrale de notre économie et cordon ombilical de l’intégration maliano-sénégalaise », s’est-il réjoui.
La création de l’ACSR, selon son président, fait suite à un constat amer de la dégradation particulièrement inquiétante de la situation de notre chemin de fer, qui, jusqu’à la fin des années 1990, était considéré comme l’un des plus performants, sinon le plus performant des réseaux ferroviaires des pays francophones au sud du Sahara.
L’entreprise a été confrontée à des difficultés tout au long de la décennie 1990 pour le financement des derniers projets destinés à parachever son rééquipement et sa modernisation, a-t-il regretté. Soumise à de fortes pressions au courant de cette période, elle ne peut échapper à sa mise en concession comme les autres réseaux francophones au sud du Sahara, a expliqué M. TRAORE.
Le président a regretté la mauvaise négociation du contrat de cession qui n’a pas tardé à mettre en évidence ses failles, avec une gestion désastreuse du concessionnaire. La conséquence : départ de la crème du personnel, dégradation de la situation du parc matériel roulant, des équipements et des installations en raison de l’absence de toute politique adéquate de maintenance…
De son côté, la structure provisoire de gestion du Dakar-Bamako ferroviaire mise en place en 2016, après la résiliation du contrat avec le concessionnaire, s’est trouvée très vite confrontée à la dure réalité de cette situation, selon Fodé TRAORE.
L’ACSR, depuis sa création a donc constamment attiré l’attention du département sur cette situation avec des propositions d’actions et de mesures à prendre. À cet effet, elle a proposé dès 2015 la tenue des journées ferroviaires dont les termes de référence pour les différents groupes de réflexion ont été élaborés et adressés au département qui devait en assurer le parrainage.
« Au moment où nous assistons à la réalisation de grands projets de réhabilitation et de développement des réseaux de chemin de fer en Afrique ; et dans notre voisinage immédiat, en particulier, nous appelons à une forte implication avec des actions fortes, des plus hautes autorités et de l’Etat au Mali pour sauver le rail sur l’axe Dakar-Bamako, notamment sur le plan national avec la renaissance de la société nationale. Par ailleurs, la réalisation des grands projets ferroviaires au Mali, inscrits dans le programme d’interconnexion des réseaux de l’Union africaine des chemins de fer, et conformément aux directives de l’UEMOA sera salutaire pour le Mali », a plaidé le président de l’ACSR. Il s’est dit convaincu que cet appel sera entendu et les négociations annoncées en 2015 pour le contrat avec des partenaires de la République populaire de Chine dans le cadre de la réhabilitation du réseau malien sont une source d’espoir.
Quant au représentant de Mme le ministre de l’Équipement et des transports, Diakaridia SIDIBE, il a reconnu que l’ACSR, depuis sa création en 2015, a eu de nombreuses rencontres avec son département, en l’occurrence avec ses collaborateurs, en l’occurrence le chargé des questions ferroviaires, le directeur national des transports désigné comme point focal pour mener toutes les réflexions en vue de trouver une solution au problème actuel du chemin de fer.
« Au cours des années écoulées, nous avons mesuré tout votre engagement, votre disponibilité aux côtés de mon département pour la cause du rail sur l’axe Dakar-Bamako et surtout au Mali. Nous avons par ailleurs apprécié les actions que vous avez menées ainsi que les suggestions que vous avez assez faites dans la recherche de solutions aux problèmes posés pour la relance de l’activité ferroviaire », a indiqué M. SIDIBE.
L’Assemblée générale du samedi a permis aux participants de procéder, entre autres, à la présentation du rapport financier, à la relecture des textes de l’association, au renouvellement du bureau et à la définition des activités futures de l’ACSR.

Par Sidi Dao

Source: info-matin