Après le meeting du 10 février, convoqué par l’Imam Mahmoud Dicko, pour faire des prières pour le Mali et qui s’est transformé en un violent réquisitoire contre les plus hautes autorités du pays, notamment le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et son gouvernement, les langues commencent à se délier. En effet, après l’euphorie de l’instant, bien de gens commencent à prendre leurs distances, en se demandant si l’imam n’est pas sorti de son rôle en appelant à la subversion contre l’État, à cause d’une inimitié personnelle.
Lors du meeting de l’imam Mahmoud Dicko au Stade du 26 mars, un de ses arguments les plus rabâchés est que le Premier ministre ne serait pas un musulman pratiquant et ne saurait, de ce fait, satisfaire aux préoccupations de la communauté musulmane. Suite à ces informations diffamatoires contre une autorité nationale, de nombreux témoignages nous sont parvenus pour battre en brèche cette thèse. Ils font état de très nombreuses interventions du PM dans plus d’une quarantaine de mosquées à Bamako et à travers le pays. Ces interventions ont consisté, selon les témoignages, à appuyer les travaux de construction ou de rénovation de mosquées, de forage de puits, de fourniture de tapis de prière, de matériel de construction comme des feuilles de tôles, du ciment, d’équipements de sonorisation. Toutes les communes de Bamako sont concernées ainsi que les localités de Kati, Kolondiéba, Djenné et Gao par ces biens faits de l’actuel, selon nos sources. Sans compter les interventions régulières pour appuyer les cérémonies de prières pour le pays, celles liées à la célébration du Maouloud, les ziyaras ou la tenue de réunions statutaires de certaines organisations comme le Haut Conseil islamique.
Un professeur de théologie catholique aurait même bénéficié d’un véhicule spécialisé pour handicapé moteur, de la part du PM, nous indique-t-on.
Sachant bien qu’aucune ligne budgétaire n’est cependant prévue à la Primature pour faire face à de telles dépenses, l’on comprend dès lors l’ouverture de cœur du PM vis-à-vis des confessions religieuses du Mali. Soumeylou Boubèye Maïga s’est d’autant plus montré réceptif aux demandes, qu’il n’a pas attendu d’être Premier ministre pour s’intéresser à une communauté qu’il a toujours soutenue, nous indique-t-on. Il suffit pour cela de demander aux imams de plusieurs quartiers de Bamako.
Il y a lieu de noter en plus de ces faits cités que Soumeylou Boubèye Maiga offre également chez lui, depuis de très nombreuses années, un repas de rupture de jeûne à l’occasion de Laylatul Qadri, la Nuit du Destin. Un repas autour duquel parents, amis, voisins, collègues et chefs religieux aiment se retrouver en toute intimité pour communier et prier pour le Mali.
En conclusion, nous pensons en ce moment que notre pays a beaucoup plus besoin de vraies prières dans les lieux consacrés que sont les mosquées, les zawiyas, les églises et les vieux vestibules des familles fondatrices, que de grands shows médiatiques aux allures de campagne politique dans les stades.
Par Sidi DAO
Info-matin