Le ridicule ne tue vraiment plus dans ce monde. Le Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA) dont l’existence n’est plus que mirage, déclare dans un communiqué en date du 5 mars avoir saisi ( ?) le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour enquêter sur « des crimes et autres violences qui auraient été commis par les soldats de l’armée malienne dans le nord du pays ». L’information émane de RFI.
En effet, depuis les crimes odieux d’Aguelhok et les violences atroces commises sur les populations militaires et civiles en 2012, l’Etat malien a immédiatement introduit une requête auprès de la CPI aux fins de mener des enquêtes pour arrêter et punir tous les coupables et leurs complices aussi bien au Nord du pays ainsi qu’au Sud également. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Coulibaly, accompagné d’une forte délégation d’experts, a séjourné à ce sujet à Genève en Suisse. Cette visite avait pour objet de déposer officiellement la Lettre par laquelle les autorités maliennes sollicitent la CPI pour faire la lumière sur tous les crimes relevant de sa compétence qui se sont déroulés au Mali à la faveur de l’occupation des 2/3 du territoire national par des salafistes, des terroristes, des narcotrafiquants et autres acteurs du crime organisé.
Parallèlement à cette démarche, le procureur général près la Cour d’Appel de Bamko a émis un mandat d’arrêt international visant des dirigeants d’Aqmi, du Mujao, d’Ançar Eddine et du MNLA dont l’implication dans les exactions, les violences, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés dans le Nord du pays à la faveur de cette crise, ne fait l’objet d’aucun doute.
Aujourd’hui, sachant ses causes définitivement perdues à jamais, le MNLA s’accroche encore à ses illusions tendant à diluer dans le dilatoire ses propres crimes. Pour se faire, ses dirigeants continuent à narguer le Mali et la Communauté internationale à travers des déclarations intempestives plus ou moins spectaculaires les unes que les autres. Mais, jusqu’à quand ce petit jeu durera-t-il ?
En effet, le communiqué final ayant sanctionné les travaux de la dernière conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, tenue récemment à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), a été on ne peut plus clair en ce qui concerne le retour éventuel du MNLA dans la résolution globale de la crise au Nord du Mali. Selon la Cédéao, ce mouvement doit « au préalable déposer les armes, renoncer solennellement à toute idée sécessionniste et se soumettre aux différentes résolutions des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la Cédéao, relatives à la situation que traverse le Mali depuis janvier 2012 ». Ce sont là les conditions minimales exigées par la Cédéao pour un retour éventuel du MNLA dans le processus de règlement global et inclusif de la crise au Mali, dont, faut-il le rappeler, il est le principal instigateur.
Au lieu de s’inscrire entièrement dans cette brèche à lui ouverte par la Communauté internationale, les irrédentistes du MNLA s’obstinent à persévérer dans leur attitude belliqueuse et outrancière vis-à-vis de la conscience nationale. Cette attitude et les actes que le MNLA continue de poser, ne favorisent malheureusement pas le dialogue et la réconciliation entre toutes les communautés nationales du Mali, que tous appellent aujourd’hui de leurs vœux.
A quel dessein ? Seuls le MNLA et les médias français en général qui lui servent de porte-voix, savent les raisons profondes qui motivent un tel mépris pour l’opinion nationale malienne. Mais, le MNLA et ses complices, tous ses complices doivent savoir que « pousse-pousse s’arrête toujours au mur ».
En toute chose, il faut savoir raison garder car toutes les limites ne sont pas bonnes à franchir. Nulle n’a intérêt aujourd’hui à accentuer davantage les clivages ethniques et identitaires entre les communautés nationales. A quoi bon de chercher à humilier davantage un pays déjà couché de tout son long ?
Bréhima Sidibé