En novembre 2023, la locomotive du train voyageur n°15 Kayes-Bamako a subi un choc, survenu à environ 9 kilomètres de la gare ferroviaire de Mahina. Bien que cet incident, au départ, n’ait pas engendré de graves conséquences, il a finalement contraint le train voyageur à une pause de plusieurs mois. Cette situation continue d’inquiéter à la fois les cheminots et les populations riveraines, qui bénéficiaient pleinement de l’activité ferroviaire.
Un enthousiasme qui n’a duré que quelques mois
Le retour en service, après une décennie d’arrêt, du train n°15 avait suscité un immense espoir non seulement pour les travailleurs qui étaient en chômage technique depuis des années, mais aussi chez les populations riveraines qui pratiquaient des activités économiques florissantes. En effet, le 13 juillet 2022, le ministre des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, avait procédé au lancement à la gare ferroviaire de Bamako de l`essai du train voyageurs entre Bamako et Kayes. Un essai qui s’est avéré concluant. De Bamako à Kayes, les populations étaient sorties pour saluer cette reprise du trafic ferroviaire. Ce fut au son des instruments de musique traditionnelle et de larmes de joie que ces populations ont accueilli cette reprise.
Hélas ! Il a fallu juste quelques mois pour voir ce trafic s’arrêter suite à un incident survenu en novembre 2023. Depuis, les cheminots et les populations sont dans l’expectative. Ils ont nourri l’espoir de voir le trafic reprendre de sitôt. Malheureusement, cela ne s’est pas réalisé jusqu’à ce jour. C’est pourquoi ils commencent même à douter si les autorités pourront faire reprendre l’activité ferroviaire.
L’Etat a-t-il réellement les moyens de redémarrer le train?
Depuis l’incident qui a entraîné l’arrêt du train, les autorités avaient promis de reprendre les activités. Malheureusement, cette promesse tarde à se concrétiser. De nombreux observateurs s’interrogent sur la capacité réelle de l’État à faire face à cette situation et doutent s’il a les moyens de ses ambitions. En effet, la reprise normale de l’activité ferroviaire nécessite des investissements considérables. Bien que des efforts soient déployés pour rétablir le service ferroviaire, la tâche semble titanesque. Autrement dit, la capacité de l’État à répondre efficacement à cette situation et à financer les investissements nécessaires pour la reprise. Espérons que cette promesse de reprise ne soit pas un mirage !
Par ailleurs, il faut indiquer que la reprise récente du trafic ferroviaire avait un processus qui a vu l’Etat rénover les 19 gares ferroviaires situées entre Bamako et Kayes, la mise en service des différents dépôts d’entretien de locomotives, la réparation des locomotives avec des pièces de rechange commandées en Russie, le paiement d’arriérés de salaires des travailleurs…
Arouna Traoré
Source : Le Nouveau Réveil