Après la longue période de suspension des cours pour raison de menace de Covid-19, les cours devaient reprendre conformément à la décision du département de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, hier lundi 14 septembre 2020. Mais, les étudiants de la faculté de droit privé ont profité de cette rentrée pour mettre en exergue les problèmes dont souffrent les étudiants de cette faculté.
Parmi ces nombreux problèmes figurent notamment le taux de 1% infligé lors des examens du semestre 1, 2, 3,5 ; la prise en otage de l’attestation de plus d’une soixantaine d’étudiants, etc.
Une situation qui est due, selon l’AEEM de la faculté de droit privé, à « l’incapacité et l’irresponsabilité de l’administration de la faculté de droit privé (FDPRI) ».
Sur la base de certaines réclamations et revendications introduites par les étudiants, l’AEEM estime que ce taux médiocre à l’examen est dû à la mauvaise organisation des épreuves, la mauvaise conservation des documents et la non-prise en compte de certaines notes de TD et de devoirs.
C’est pourquoi le secrétaire général de l’AEEM de la faculté de droit privé, Allaye Sininta dit que les étudiants ne peuvent pas être les victimes d’une situation dont ils ne sont pas responsables.
Concernant les 69 attestations abrogées, M. Sininta fait savoir qu’aucun motif valable n’est expliqué par l’administration pour justifier leur annulation : « Je peux comprendre qu’on annule un examen, mais pas des attestations valablement attribuées », a-t-il indiqué, car selon lui, certains étudiants ont été appelés par l’administration afin de leur retirer leur attestation.
Par conséquent, « on est prêt à sacrifier beaucoup de promotions pour la résolution de ce problème. Pas d’activité jusqu’à la résolution complète de cette situation », a-t-il lancé avant d’attirer l’attention : « On essaye de nous faire croire, afin qu’on revienne sur notre décision, que le taux était 70% au lieu de 1% ».
Malgré cela, le Segal reste sur sa position en disant que « si c’était le cas, qu’ils fassent de nouvelles publications sur les résultats. Sinon, pas d’autres examens sans une suite concrète sur les derniers », et de préciser que l’AEEM ne veut nullement créer de trouble, « on veut juste être remis dans nos droits ».
À noter que cette situation avait fait l’objet d’un préavis de grève en mois de janvier, après la proclamation des résultats du semestre 1, 3,5.
Un problème qui avait même conduit à la mise en place d’une médiation au cours de laquelle l’AEEM avait fait des propositions pertinentes de sortie de crise, mais ces propositions n’ont pas été prises en compte, indique le comité syndical. C’est pourquoi à l’annonce de ce nouveau calendrier d’examens (23 septembre 2020), l’AEEM reprend le combat et exige des voies et moyens pour une révision immédiate du taux médiocre de 1% ainsi que la résolution des cas d’attestations prises en otages par l’administration.
« C’est l’avenir des milliers d’étudiants qui est en jeu à cause de cette histoire », a indiqué le secrétaire général de l’AEEM. Dans ce même ordre d’idée, Fatoumata Touré, une des victimes de la prise en otage des attestations a fait savoir l’impact de cette situation sur sa vie : « Ça fait deux ans que je cherche à avoir mon attestation sans succès. À cause de cette situation, j’ai manqué une bourse d’études qui était à portée de main ».
Ramata chérif Haïdara dit qu’à cause des nombreux va-et-vient, sans savoir pourquoi, elle a introduit une plainte contre l’administration : « J’ai perdu beaucoup d’opportunités à cause de cette histoire », a-t-elle fait savoir.
De son côté, Lassine Traoré dénonce les thèses avancées pour justifier la prise en otage de leur attestation. Il dit qu’il sait avec quelle note il est arrivé à la License. Donc, « dire que je ne mérite pas cette attestation est une utopie », indique-t-il. C’est pourquoi d’ailleurs il dit avoir refusé d’amener son attestation lorsqu’on voulait la lui retirer.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays-Mali