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Reprise des activités scolaires : Au rythme des Régions

Mopti, 14 sept (AMAP) Excepté dans les écoles fermées pour cause d’insécurité dans des localités sous la menace de terroristes, les élèves et enseignants ont repris le chemin de l’école, lundi, sur toute l’étendue de la Région de Mopti, dans le Centre du Mali. Cela soulève un réel espoir chez les parents et les élèves qui étaient hantés par la perspective d’une année blanche contre laquelle les scolaires ont organisé une marche, jeudi dernier, et réclamé la tenue des examens.

Après l’accord trouvé pour la reprise des classes et la fixation des dates des examens de fin d’années scolaires dont les épreuves du Diplôme d’études fondamentales (DEF) se tiendront du 12 au 14 octobre et celles du baccalauréat, du 19 au 22 octobre 2020, la question qui alimente les débats est bien : “Est-ce possible de sauver l’année scolaire ?”

Pour Amadou Kodio, un sexagénaire venu accompagner sa fille en classe de 7ème année à ATT Bougou, cette réouverture est une lueur d’espoir qu’il faut, à tout prix, consolider car l’école est le lieu où les enfants doivent se trouver pour apprendre et cela a un temps.

Selon Moussa Guindo, proviseur du Complexe scolaire, le lycée technique privé (CATD) de Sévaré, « au niveau des écoles privées, il n ya pas de problème majeur ». « Les privées ont travaillé au moins 6 mois sur 9. Beaucoup ont atteint un très bon niveau d’exécution des programmes », dit M. Guindo.

« Les 10èmes et 11èmes (lycée) ont été évaluées. S’il y a des soucis c’est au niveau des écoles publiques. A l’état actuel des choses, vouloir sauver l’année sans empiéter sur l’année académique à venir, c’est sacrifier la génération », indiqué le proviseur Guindo.

Optimiste, Moussa Dicko, le proviseur du lycée public de Mopti, pense que l’on peut encore sauver l’année scolaire. « Après un premier trimestre de cours sans perturbation et une petite reprise des classes d’examens dans le cadre de l’allègement des mesures barrières Covid 19 et avec cette nouvelle programmation des dates d’examens, je pense que l’année peut être bien sauvée », estime M. Dicko.

Selon lui, la recette est de mettre fin à la recréation à tous les niveaux.  « Même si le temps d’apprentissage, si tous les enseignants, en bons pédagogues, s’emploient à mettre à profit le mois, et, comme on le dit, ”A cœur vaillant, rien d’impossible”, nous pouvons atteindre l’objectif de sauver notre école », a martelé Moussa Dicko.

Le proviseur du lycée public de Mopti souhaite vivement que cela soit « une reprise effective et définitive afin de sauver l’année scolaire qui n’a que trop duré dans les zones de turbulence ».

ENTHOUSIASME A YELIMANE – Les écoles ont rouvert effectivement dans le Cercle de Yélimané pour le grand bonheur des élève très enthousiastes. Des parents soulagé, d’où l’exclamation de l’un d’eux : ” Enfin ! Nous espérons que ce sera, cette fois-ci, la fin du problème ”. La majorité des enseignants est également présente même si certains, qui ont quitté leur poste pendant la crise scolaire, n’ont pas pu encore les rejoindre. Le directeur du Centre d’animation pédagogique (CAP) de Yélimané apprécie. Il a dit s’attendre à des retardataires, sur les 48 à 72 h. « Au delà, il faudra justifier le retard », prévient-il.

Reprise timide – Il est 7h30mn à l’Ecole fondamentale (1er cycle) des Logements sociaux de Kayes, situé à Soutoucoulé, dans la Commune rurale de Kouloum. Malgré la pluie, les enseignants et leurs élèves ont, tous, répondu à l’appel à la reprise des cours lancé par le Collectif des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016, qui a, enfin, décidé de mettre fin au boycott des cours entamé le 17 août 2020.

A ATT Bougou, les maîtres sont assis devant la direction de l’ecoletandis, Des élèves s’amusent ou bavardent devant leur classe dont les portes sont encore fermées. Ils attendent d’autres élèves mais le directeur qui, selon un enseignant, détient les clés des salles. « A cause de la pluie, il a pris du retard », explique-t-il.

L’eau de pluie stagne en certains endroits de l’établissement qui n’est pas de mur d’enceinte. Idem pour le Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes (LDKK) dont le côté ouest du portail est souvent menacé par des flaques d’eau, surtout la petite chaussée submersible.

Contrairement à l’école d’ATT Bougou, la pluie dde lundi n’a pas totalement perturbé les cours. « Il y a eu une reprise timide des cours », indique le proviseur du LDKK, Sidi Ahmed Ag Alhassane, visiblement satisfait.

En réalité, le Conseil de Cercle de Kayes a entrepris des travaux d’aménagement dans la cour de son établissement pour limiter les dégâts, en cas d’inondations. Notamment, le pavage de certains endroits. Dès qu’on franchit le seuil de cet établissement secondaire, on aperçoit des briquettes et des tas de sable un peu partout, au niveau de la stèle de Dougoukolo Konaré dont l’établissement porte le nom. D’après le proviseur Sidi Ahmed Ag Alhassane, le Conseil de Cercle s’est engagé aussi à aménager devant le lycée.

La reprise n’est pas effective au collège privé Boubou Sow de Soutoucoulé, où quelques élèves, qui, à partir de leur établissement, scrutent l’horizon, espérant voir venir les autres élèves et les enseignants. Mais contacté au téléphone par une parente d’élève, le directeur de cette école fondamentale privée a laissé entendre que les maîtres ne pourront pas venir à cause de la pluie.

Les cours ont repris dans les différents ordres d’enseignement à Niono (Centre) à l’instar des autres localités du Mali. Cette reprise s’est effectuée de façon timide, en raison de l’inondation dans les écoles et la présence de familles sinistrées dans des salles de classe.

Face à cette situation, une rencontre a réuni, lundi, le directeur du Centre d’animation pédagogique (CAP), les maires des douze Communes du Cercle de Niono, des chefs de services techniques locaux dans la salle de délibération de la commune urbaine de Niono. Cette rencontre avait pour objectifs de recenser les difficultés par rapport à cette reprise des cours mais, également, de dégager des pistes de solutions.

Les interventions des maires ont révélé des problèmes identiques. Il s’agit des inondations dans les écoles, l’occupation des salles de classe par des personnes sinistrées et des salles de classe en Banco hors d’usage.

Après des échanges de points de vue, les participants ont invité le chef service local du Développement social et les maires à trouver des solutions idoines pour reloger les sinistrés ailleurs. Ils ont, également, mis l’accent sur le lavage des mains au savon, le port du masque et ont souhaité un décalage de deux semaines pour les élèves des petites classes.

Enfin, la réunion a recommandé de meilleurs sites pour la construction de salles de classe.

La reprise générale des cours intervient après un accord intervenu vendredi, entre le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et le Collectif des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016 sur les modalités d’application de l’article 39. Cet article accorde aux enseignants du secondaire, du fondamental et de l’éducation spéciale les mêmes avantages dont bénéficient les autres fonctionnaires de la Fonction publique.

DC/AS/BMS/MS/MD (AMAP)

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