Après la répression violente de leur manifestation pacifique par les forces de l’ordre, le vendredi 16 novembre 2018, les leaders du FSD, de la COFOP et de l’Association ADEMA, à travers un communiqué, ont condamné cette pratique qu’ils qualifient d’un autre âge et prennent le président de la République, le Premier ministre et le ministre de la Sécurité comme responsables.
« Le rassemblement pacifique organisé par le Front de sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (COFOP) le vendredi 16 novembre 2018 a été violemment réprimé par les forces de sécurité qui ont délibérément jeté des grenades lacrymogènes sur les dirigeants de l’opposition à peine arrivés sur l’Esplanade de la Bourse du Travail », écrivent-ils dans leur communiqué, publié quelques heures après la répression de leur manifestation.
Selon eux, les forces de l’ordre ont commencé à jeter les gaz lacrymogènes sans sommation et sans chercher à parlementer, contrairement à toutes les règles du maintien d’ordre. Très remontés, ces responsables politiques affirment que l’intention du régime IBK était de tuer ou blesser pour l’exemple, faire peur et dissuader l’opposition à organiser d’autres manifestations.
A en croire le communiqué, Amadou Araba Doumbia, député à l’Assemblée Nationale et membre du Bureau Politique du parti SADI, a été violemment frappé à coup de bâtons et matraques jusqu’à ce qu’il soit grièvement blessé. « Il est hospitalisé à la Polyclinique Pasteur souffrant de multiples contusions et de bosses à la tête et sur le côté gauche. Sa lèvre inférieure est perforée. Il saigne abondamment », déplorent les signataires du communiqué. En plus de lui, d’autres ont été blessés. Il y a aussi certains qui sont détenus au commissariat du premier arrondissement de Bamako, selon le communiqué.
Pluie de bombes lacrymogènes sur les responsables politiques
Les membres du FSD, COFOP et de l’Adema Association ont été très clairs dans leur communiqué : les responsables politiques présents ont été gazés sur ordre du pouvoir en place. « Dans son obsession à étouffer par la violence toute contestation même pacifique, le régime n’a pas hésité à ordonner à sa police de gazer des personnalités de dimension nationale et internationale comme Ali Nouhoum Diallo, Soumaïla Cissé, Mme Sy Kadiatou Sow, Djibril Tangara, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokalla Maïga, Housseinou Amion Guindo, Maîtres Mountaga Tall et Hassane Barry, Djiguiba Keïta, Oumar Mariko ou Mme Coulibaly Kadiatou Samaké », font-ils savoir, avant de condamner avec la dernière énergie cette répression. Sans détour, précisent-ils, cette agression « barbare » ne restera pas sans conséquences. « D’ores et déjà, les responsables des organisations signataires tiennent Ibrahim Boubacar Keïta, Soumeylou Boubèye Maïga et le général Salif Traoré (ministre de la Sécurité du régime) pour responsables de cette violence que rien ne justifie », déclarent-ils.
Selon ces mouvements, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta veut intimider et terroriser l’opposition, les forces vives et l’ensemble du peuple malien en s’en prenant au droit de manifestation pacifique qui est garanti par la constitution. « Ce faisant, il espère faire passer par la terreur ses réformes dont la finalité est la déstabilisation du Mali », écrivent-ils, avant d’inviter toutes les forces démocratiques à se mobiliser pour mettre en échec le « fascisme rampant et les plans machiavéliques » du régime en place.
Boureima Guindo
Source: Le Pays