La représentativité des femmes dans les instances électives et aux postes de décision reste encore un défi à relever. Consciente qu’en politique les femmes sont capables, l’organisation ENDA-Mali, en partenariat avec l’Union européenne, s’engage à améliorer la représentativité des femmes sur l’arène politique au Mali. C’est dans ce contexte que le projet : « Leadership Politique Accru des Femmes (LePAF) » a été lancé le mercredi 03 octobre 2018 à l’hôtel MAEVA de Bamako, sous l’égide de Madame Haïdara Bernadette Keita, représentant le ministre de la Promotion de la femme et de l’enfant.
Renforcer l’équité de genre à travers l’amélioration de la participation politique des femmes dans les instances électives et les sphères de prise de décision est l’objectif général du projet « Leadership Politique Accru des Femmes (LePAF) ». Il vise à améliorer la représentativité des femmes au parlement lors des élections législatives de 2018 et dans les directoires des partis politiques.
Le chef de la coopération de la délégation de l’Union Européenne, Monsieur Guesa Strammer, a exprimé toute sa joie à cette cérémonie qui marque du lancement du projet. La consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit, ainsi que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales sont au cœur des politiques de l’UE, affirme-t-il. En ce sens, l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme de l’Union européenne fournit un soutien direct aux organisations de la société civile afin de les renforcer dans leurs diversités, tout en leur permettant de jouer leur rôle dans la démocratisation et le développement du pays.
Pour lui, cette action proposée par ENDA dont l’objectif général est de contribuer à ce que les femmes soient davantage représentées à l’Assemblée nationale et au sein des partis politiques avec un accent sur le respect de la loi genre de 2015, est pertinente dans le cadre de l’année électorale 2018. Car, force est de reconnaitre que les femmes maliennes sont très peu visibles et très peu représentées dans la sphère publique. Elles sont un effectif réduit et généralement positionnées à des niveaux de responsabilité inférieure à ceux des hommes, dénonce-t-il.
La délégation de l’Union Européenne se réjouit du projet qui s’annonce avec ENDA et ses partenaires, laisse-t-il entendre.
Quant aux attentes, il précise qu’elles sont élevées et sont à la hauteur des qualités de l’expérience de ces organisations. Espérant vivement que les résultats seront atteints, Monsieur Strammer rappelle aux initiateurs qu’il est absolument essentiel d’assurer une gestion du projet axé sur les résultats impliquant l’utilisation constante du cadre logique pour mesurer les résultats de l’action. Notre priorité est le résultat effectif, un changement, une situation qui soit différente d’avant, conclut-il.
La représentante de Madame le ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Madame Haïdara Bernadette Keïta, s’est réjouie aussi de l’initiative d’ENDA, tout en les félicitant pour leur combat pour l’équité du genre. « Cette journée est un grand jour dans la promotion du droit et du leadership politique des femmes au Mali », martèle-t-elle, à l’entame de ses propos. Elle a profité d’occasion pour saluer l’Union Européenne pour son appui financier à ce projet.
Selon elle, les élections législatives de 2018 constituent un enjeu majeur pour la mise en application effectif de la loi 052. Son département saisit cette opportunité pour multiplier les efforts pour une meilleure représentativité des femmes dans les instances électives et des prises de décision. Madame Haïdara regrette que sur 184 partis politiques, seuls 6 partis sont dirigés par des femmes.
Notons que le secrétaire exécutif d’ENDA-Tiers Monde, la présidente de la Plateforme Femme Pour l’Equité du Genre, les représentants du RPM, de l’URD et de l’ADEMA ont tous pris part à la cérémonie de lancement de ce projet.
Oumar SANOGO
Le Démocrate