Suite à un article intitulé « Ordinateur « made in Mali » Limmorgal : l’essayer, c’est l’adopter » paru dans l’Essor du 9 décembre 2013, un lecteur, Moussa Sy, nous a fait parvenir une réaction portant sur l’orthographe de « Limmorgal ». Selon lui, le mot « Limmorgal » ne devait pas s’écrire avec 2 « m ». Nous vous livrons ici la réponse du concepteur de l’ordinateur, le Dr Mamadou Diallo Iam qui explique pourquoi il a choisi cette orthographe de « Limmorgal ».
Tous mes remerciements à Moussa Sy pour l’intérêt qu’il accorde au Limmorgal.
Je reconnais avoir jeté un pavé dans la mare des linguistes poularophones purs et durs vu les réactions que j’ai reçues sur le net et tous les débats soulevés sur les fora Tabital Pulaaku et Jama-media.
Mon objectif était de fabriquer un mot qui sonne bien, qui évoque un sens et qui soit bien de chez nous. En partant de limde, limude et du fait que le mot ordinateur est un singleton fabriqué de toutes pièces par les Français pour faire pièce à Computer des anglophones, j’ai abouti au mot Limmorgal.
Les deux « m » sont là pour deux raisons :
1) les non poularophones sauront qu’il faut tirer un peu sur le m, au risque de heurter les puristes ;
2) le mot Limmorgal est perçu ici comme un nom propre, un nom de marque, ce qui permet toutes les fantaisies.
Sur un tout autre plan, et au grand dam de Mr Sy, je dois dire qu’en fait le Limmorgal ou tout autre ordinateur, ne sait que calculer et ne fait que calculer tout le temps. Additionner, soustraire, multiplier et diviser, porter à une puissance, voilà le lot de tout ordinateur. Et toutes ces opérations ne portent que sur des zéros et des « un » en réalité.
Le traitement de texte, la retouche de photos ou de vidéo ou encore la navigation sur le net, tout cela se résume en des combinaisons complexes de zéros et de « un ». Et comme le Limmorgal, pour ne prendre que celui là, effectue 1 milliard 400 millions de ces opérations par seconde, nous ne nous en apercevons pas du tout.
En 1978, quand je visitais la centrale nucléaire française du CENG de Grenoble, il y avait un ordinateur que l’on appelait encore calculateur, de la taille d’une armoire et que l’on alimentait avec des cartes perforées. En France, on a laissé tomber le mot calculateur au profit d’ordinateur perçu comme plus moderne à l’époque et plus francophile.
Tout ce développement, Mr Sy, pour vous expliquer pourquoi j’ai choisi Limmorgal au lieu de limorgal avec un seul « m », et pourquoi j’ai penché vers Computer des anglophones, c’est à dire calculateur, pour garder finalement Limmorgal. Merci pour votre soutien à l’invention, qui vient avec trois qualités fondamentales, résoudre le problème de l’accès à l’informatique et à l’Internet au Mali :
1) il coûtera moins de 200 000 Fcfa ;
2) il consomme seulement 24 watts, d’où la possibilité de l’alimenter au solaire donc de l’amener en zones rurales ;
3) il n’utilise que des logiciels libres gratuits, on n’aura pas à acheter des logiciels propriétaires coûteux.
Dr Mamadou DIALLO Iam