L’acquisition de ces matériels didactiques constitue le casse-tête pour les chefs de ménage
Les élèves des écoles publiques reprennent le chemin de l’école le mardi 1er octobre prochain, selon un calendrier rendu public par les autorités en charge de l’éducation. Pendant que les élèves sont excités à l’idée de regagner les classes et retrouver leurs camarades, après trois mois de vacances, les parents, eux, se plient en quatre pour l’achat des fournitures scolaires et les frais de scolarité pour ceux dont les enfants sont inscrits dans les structures privées. Une occasion de faire de bonnes affaires pour les vendeurs de fournitures scolaires.
A Bamako-coura, non loin du ministère de l’Éducation nationale, le marché est animé comme les veilles de fêtes. Des vendeurs à la sauvette essaient d’attirer la clientèle en les invitant avec insistance à découvrir leurs produits. Nouhoum Konaté, commerçant d’équipements scolaires, confirme que les préparatifs ont déjà commencé. Pour lui, les sacs pour écoliers se vendent mieux que les autres effets scolaires, comme les stylos, les cahiers, les gommes et les matériels de géométrie, etc. Selon lui, cela est dû au fait que certaines personnes préfèrent attendre la veille de la rentrée des classes pour faire leurs achats. Comme pour inviter les parents, Nouhoum Konaté rassure : «Les prix restent les mêmes que ceux en vigueur depuis la rentrée précédente. A titre d’exemple, les sacs sont vendus entre 1.250 Fcfa et 8.000 Fcfa». Avant de finir cette explication qui devrait mettre fin à la conversation, un client arrive à pas de charge. Ce dernier demande les prix d’un paquet de cahiers de 100 pages et de 200 pages. «Ils coûtent 1.250 Fcfa le paquet», répond le vendeur.
Même constat chez Amidou Lô. Pour ce commerçant, le marché des kits scolaires a la côte depuis le premier septembre 2019. Ce vendeur de divers outils didactiques : livres, cahiers, sacs et autres au marché «dibidani», confirme que les clients viennent tout le temps acheter des équipements scolaires. Il ajoute : «certains préfèrent attendre le jour de la rentrée, pensant que les prix des effets scolaires baisseront».
Interrogé à ce propos, Aboubacar Sidibé, commerçant à Koulouba, pense que les prix des outils didactiques et autres manuels scolaires ne baisseront pas. «Ceux qui bradent leurs produits sont des vendeurs occasionnels qui préfèrent ne pas les garder», soutient-il, avant d’ajouter que des parents multiplient les va et vient entre les boutiques. Ils achètent généralement des effets scolaires pour les vacanciers qui doivent retourner au village.
Toujours au marché «Dibidani», la papeterie Mamadou Sacko est prise d’assaut. Ladji Sacko, vendeur, témoigne : «la plupart de nos clients sont des parents d’élèves des écoles françaises qui ont repris le chemin de l’école depuis le 2 septembre dernier».
Une reprise qui ne se fait pas sans difficultés pour les parents d’élèves. Pour y faire face, certains à l’image d’Ali Koné (un nom d’emprunt) semblent trouver une stratégie toute particulière pour pouvoir faire face aux dépenses liées à l’achat de fournitures scolaires pour ses enfants. «Dès que je réunis quelques sous, je viens acheter des effets scolaires. Ainsi, je suis sûr de parvenir à payer toutes les fournitures nécessaires pour mes enfants, d’ici le jour de la rentrée», explique le parent d’élève.
Sériba Traoré, lui, a déjà acheté tout ce dont ses enfants ont besoin pour reprendre le chemin de l’école. Les dépenses liées aux frais d’inscription et de scolarité des enfants restent sa principale préoccupation. Car, justifie-t-il, tous ses enfants fréquentent des écoles privées. «Il faut alors tout préparer pour éviter d’être en retard de paiement», sourit Sériba Traoré.
Certains parents, eux, s’affairent pour boucler les inscriptions de leurs enfants. Cheicknè Baby a déjà commencé à inscrire ses tout-petits qui ont entre 6 à 7 ans. Ce père de famille révèle que les cours des écoles sont souvent pleines de parents d’élèves qui y viennent pour l’inscription de leurs enfants.
Avant de livrer son constat : «dans la famille, les enfants sont motivés pour cette rentrée, surtout quand ils ont vu leurs effets scolaires tout neufs». Ses enfants s’amusent même déjà à reproduire les anciens cours et exercices au tableau. Ceux qui doivent passer en classe supérieure se disent très impatients. Comme Fatoumata Coulibaly qui a obtenu son Diplôme d’études fondamentales (DEF), cette année. Cette jeune fille dit avoir hâte de connaître le lycée où elle va être orientée.
Mariam Sylla, elle, se soucie plutôt des habits neufs que les enfants doivent porter le jour de la rentrée. Pour elle, la friperie (les habits d’occasion importés généralement d’Europe) fait l’affaire en la matière. «Je vais en acheter en quantité suffisante, avant d’amener mes filles chez la coiffeuse», dit-elle, ajoutant qu’elle doit aussi en faire de même pour ses vacanciers qui doivent rentrer au village pour la rentrée des classes.
Au ministère de l’Éducation nationale, les dispositions semblent également prises pour aborder la rentrée scolaire 2019-2020.
En la matière, le ministère demande aux Académies d’enseignement et aux Centres d’animation pédagogique (Cap) de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que les élèves abordent l’année scolaire dans les conditions les meilleures. Ces mesures concernent plusieurs aspects : sécuritaire, salubrité, pédagogique, manuels didactiques et scolaires, précise Harouna Madigue Camara, chef de section des écoles communautaires au ministère de l’Éducation nationale. Pour ce faire, l’Académie adresse une correspondance aux CAP, à la demande du ministère. Les CAP saisissent à leur tour les directeurs d’écoles qui convoquent le conseil des maîtres. Ainsi, ils procèdent ensemble à l’élaboration des programmes et emplois du temps au titre de l’année scolaire qui doit commencer.
Fatoumata Yoyo Konaré
Source: L’Essor-Mali