Rarement une annonce a été accueillie avec autant de surprises et des commentaires : celle de la toute prochaine rentrée scolaire. Selon le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Kinane Ag Gadega, elle est prévue pour le vendredi 16 septembre 2022 pour les écoles préscolaires, fondamentales, secondaires générales, techniques et professionnelles. Les écoles agropastorales quant à elles, ouvriront le lundi 3 octobre 2022.

L’effet de surprise provoqué par cette date, surtout en cette période de vaches maigres, a suscité de nombreuses réactions au sein  des élèves et parents d’élèves. Des arguments sont invoqués pour récuser cette date.

Ainsi pour certains, elle tombe en plein milieu du mois,  de surcroît en cette conjoncture économique difficile à tous égards. D’autres attirent l’attention sur l’hivernage période où les travaux champêtres sont en cours. Plusieurs élèves, en milieu rural notamment, sont encore en train de prêter main forte à leurs parents. D’autres encore rappellent les inondations survenues dans des localités du pays où plusieurs salles de classe sont occupées par des victimes. Comment la date indiquée pourrait être respectée dans ces conditions ? Or, le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale invite les établissements privés et publics au respect de cette date, au risque de se voir appliquer les dispositions en vigueur.

Faut-il également rappeler que cette mise en garde intervient au moment où toutes les questions ne sont pas mises à jour entre l’Etat et ses partenaires, notamment la question des arriérés des promoteurs d’écoles privées, qui reste sur la table du ministère de l’Education nationale. «L’argent est le nerf de la guerre » dit-on. Il faut donc croire que ce ne sont pas des fleurs que les promoteurs d’écoles offriraient au gouvernement avec l’annonce de cette date  alors que tous les chiffres ne sont pas ronds.

Par ailleurs, certains observateurs analysent : «trop juste pour être acceptée» l’annonce de la date à seulement 17 jours avant la rentrée. Ce qui en ajoute au lot d’angoisses d’une population souffrant déjà de la cherté de la vie.

Le Mali Koura passe forcément par une école performante et productive grâce à l’achèvement des programmes scolaires. Ce qui demande du temps nécessaire. Toutefois, l’un des gages de la réussite d’une année scolaire est la bonne organisation des concours, mais aussi et surtout, un bon départ, à travers une bonne préparation de la rentrée scolaire au niveau institutionnel.

JB

Source:  Le Challenger