Le ministre de l’Éducation nationale, Kénékouo dit Barthelemy Togo, aurait dû se rendre hier à Kidal pour présider la cérémonie d’ouverture de la rentrée des classes en 8è Région. Les élèves des établissements de l’éducation préscolaire, des écoles fondamentales, d’enseignement secondaire général de Kidal devaient, en effet, reprendre le chemin de l’école après 3 ans d’interruption. Une délégation composée du chef de division vie scolaire de l’enseignement secondaire général avait quitté Bamako samedi dernier pour Kidal afin de prendre toutes les dispositions nécessaires à une bonne rentrée scolaire 2015-2016.
Mais la délégation ministérielle qui comprenait le directeur national l’enseignement fondamental, n’a malheureusement pu rallier Kidal pour des raisons de sécurité.
De source officielle, on apprend que la CMA a dénié à l’État le droit d’être représenté par un ministre à de la cérémonie d’ouverture des classes. Tout au plus un directeur national ou un directeur d’Académie, a exigé le groupe armé qui contrôle la ville de Kidal. Exigence rejetée par le gouvernement. La rentrée des classes a donc dû être reportée à une date ultérieure, précise notre source.
Cette exigence de la Coordination, pourtant signataire de l’accord de paix, est survenue après une manifestation de femmes et de jeunes à Kidal dimanche dernier pour protester contre l’arrivée des officiels. Cette attitude est d’autant plus incompréhensible qu’une mission nationale a séjourné à Kidal pendant plusieurs jours pour évaluer les besoins en prélude à l’ouverture des classes et au redémarrage des autres services sociaux. Tout était fin prêt pour permettre aux enfants de la 8è Région, privés de cours depuis 3 ans, d’aller à l’école à l’instar de tous les enfants du pays.
Dans le climat à la détente crée par la signature de l’accord de paix, on ne peut comprendre que le sort des enfants reste suspendu au bon vouloir d’une poignée de radicaux comme tout le processus de retour à la normale pour les habitants de Kidal et de sa région. Car après l’école, il y a la santé, l’eau, l’électricité. Tout peut-il être ainsi compromis ?
Hier en début d’après-midi, le ministre de l’Éducation nationale, Kénékouo dit Barthelemy Togo, et son homologue de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté, étaient en réunion pour discuter des moyens de débloquer la situation.
S. Y. WAGUE
source : Essor