« La restriction des libertés publiques en période exceptionnelle », c’est le thème de la rentrée judiciaire 2020-2021 au Mali. Cette cérémonie, l’activité phare de la famille judiciaire du Mali a eu lieu hier en présence du président de la Transition, Bah N’daw.
Selon le gouvernement, au cours de la cérémonie, trois interventions se sont succédées. Elles sont, entre autres, l’allocution du Vice-président de la Cour Suprême, le rapport du Procureur Général de la Cour Suprême, la plaidoirie du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats suivies du discours de clôture de la cérémonie par le Président de la Transition, SEM Bah N’DAW, Chef de l’État, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Dans son intervention, le Chef de l’État conforte et consolide le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, pour la nécessité de bâtir un véritable État de droit pour le bonheur du peuple Malien. Le président de la Transition a rappelé la nécessité de lutter contre le terrorisme, la délinquance financière et pour la présence de l’administration dans les localités où elle n’y est pas. « La lutte contre le terrorisme sous toutes ces formes, le recouvrement de l’intégrité́ territoriale et de l’unité́ nationale sont des défis majeurs. Aucun sacrifice n’est de trop pour relever ces défis. Pour cela, à la suite de mes prédécesseurs, j’engage le Gouvernement dans la voie du démantèlement des groupes armés et leur intégration ou réinsertion, le tout dans le respect de la dignité́ de chaque communauté́ », a entonné le président de la Transition. Selon lui, l’État doit organiser le retour de l’Administration dans les localités abandonnées à cause de l’insécurité́, élaborer et mettre en œuvre un plan d’urgence humanitaire inclusif. Son gouvernement, à ses dires, est déjà prêt pour le rétablissement de l’ordre et de la sécurité́ des personnes et des biens. Pour cela, le président de la Transition trouve nécessaire, une large collaboration entre les forces de sécurité́, les administrations et les justices de différents pays, en raison du désormais caractère transfrontalier du terrorisme.
Les syndicats appelés à une trêve sociale
Cette rentrée judicaire a été l’occasion pour le président de la Transition d’inviter les syndicats à observer une trêve sociale afin de permettre aux autorités de travailler pour la stabilité du pays. « Par ailleurs, en attendant le rétablissement de l’ordre et la sécurité́ sur toute l’entendue du territoire de la République, j’en appelle au sens patriotique des différentes corporations professionnelles en demandant une trêve sociale à tous ceux qui ont des revendications catégorielles. Les différents syndicats devraient tenir compte de la situation d’urgence que nous vivons », a sollicité Bah N’daw.
La justice appelée à plus de rigueur et de courage dans la lutte implacable contre la délinquance financière et le terrorisme
Si la Covid-2019 et le terrorisme sont dangereux, la corruption est encore pire, selon le président de la transition. «N’y a-t-il pas autant pire que le terrorisme et la maladie à corona virus actuellement au Mali ? », se demande Bah N’daw avant de répondre : «La réponse à cette interrogation est affirmative dans la mesure où la corruption et le détournement des deniers publics plombent le développement économique, ralentissent le démarrage du Mali nouveau et mettent les gouvernants et les gouvernés en insécurité́ ».
Pour le président de la Transition, une lutte efficace contre ces maux nécessite des mesures exceptionnelles à l’instar de celles entreprises contre l’insécurité́ et la tragédie sanitaire. Pour la réussite de la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, Bah N’daw a lancé un appel pressant aux acteurs de la justice. « J’invite conséquemment la justice à plus de rigueur et de courage, dans la lutte que nous voulons implacable contre la délinquance financière et le terrorisme », a sollicité Bah N’daw avant de promettre que « l’État mettra tout en œuvre pour faciliter le traitement diligent des dossiers relatifs à ces fléaux ».
Boureima Guindo
Source: Le Pays– Mali