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Rentrée des classes au Nord dans le centre: sous l’ombre de l’insécurité

Depuis lundi dernier, la rentrée scolaire, au titre de l’année 2017-2018, est effective sur l’ensemble du territoire national.

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Elle a été placée sous le signe de la citoyenneté qui a fait l’objet de leçon modèle dans tous les établissements. À l’image des années précédentes, depuis l’occupation du nord par des narco-djihadistes, cette année, des classes sont restées fermées, dans plusieurs localités, particulièrement au Centre et au Nord du Mali, à cause de l’insécurité qui sévit encore dans ces localités.

La rentrée scolaire 2017-2018 a eu lieu ce lundi sur l’ensemble du territoire national. Cependant, plus de 500 écoles sont toujours fermées dans le Centre et le Nord du pays, selon un récent rapport de l’UNICEF. Dans la seule région de Mopti, plus de 200 établissements sont fermés, regrette-t-on.

Défi sécuritaire
Au Nord du pays, précisément dans la région de Kidal, selon le gouverneur, à part les villes de Kidal et Tessalit, la rentrée scolaire n’a pas été effective dans plusieurs autres communes de la région. Toutefois, il y a quelques jours, le directeur de l’Académie de la région avait annoncé la réouverture d’une dizaine d’établissements.
Dans le cercle de Goundam (région de Tombouctou), les écoles des communes de Tilemsi, Razelma, Gargando et Essakane n’ont pu rouvrir, depuis 2 ans.
À Youwarou, dans la région de Mopti, excepté le chef-lieu de cercle, aucune école n’est opérationnelle dans le cercle.
Toujours dans la région de Mopti, dans le cercle de Ténenkou, particulièrement à Diafarabé, il n’y a pas eu de rentrée scolaire cette année, tout comme à Ouro Modi, Toguerekoumbé et Kouakourou dans le cercle de Djenné où des groupes terroristes menacent des enseignants de mort.
Il s’agit là d’un triste constat auquel le gouvernement et les partenaires de l’école assistent impuissants. En effet, quatre ans après l’opération Serval qui a chassé, pardon dispersé, en grande partie les djihadistes des grandes villes du Nord, et deux ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, la question sécuritaire reste toujours problématique dans notre pays.
La flambée de la violence et la recrudescence des actes criminels et terroristes ainsi que le déplacement de la crise, du Nord vers le Centre du pays s’expliquent, selon des spécialistes, par plusieurs facteurs au nombre desquels nous avons : la difficulté de maîtrise du terrain par les forces étrangères, l’absence d’opérations conjointes réelles des différentes forces MINUSMA, Barkhane, FAMA ; la difficulté pour le pouvoir central à canaliser les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
S’y ajoutent les conflits intercommunautaires fratricides (entre les communautés Touaregs, éleveurs peuls et agriculteurs bambara…) et enfin la lenteur dans le processus du désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des combattants ou groupes armés.

Absence de coordination entre les forces présentes
En dehors des réunions de coordinations entre les états-majors de la MINUSMA, Barkhane et FAMA, ces trois forces mènent rarement des interventions conjointes sur le terrain. Diversité de mandat oblige. À la limite, l’on a souvent les échos de quelques opérations conjointes Barkhane/FAMA.
La MINUSMA, pour laquelle les autorités de notre pays ont plaidé et obtenu un mandat « robuste » au Conseil de sécurité de l’ONU, face à ces sans foi ni loi, continue à se barricader dans les forteresses abandonnant à la limite les populations se débrouiller d’elle-même. Elle s’accroche toujours à son mandat de protection des civils et d’accompagnement du processus de paix.
S’il est vrai que toutes ces forces ont le même objectif, à savoir : la paix et la sécurité du Nord et du Centre en particulier et du Mali en général, une volonté politique manifeste des autorités maliennes et de la communauté internationale devrait les amener à plus d’interventions militaires intégrées en dépit de la différence de leurs cahiers de charges, car, au-delà des différences, l’objectif affiché demeure le même, à savoir la paix et la stabilité au Mali.
L’impuissance et le manque de fermeté des autorités maliennes et de la communauté internationale à l’égard de certains groupes armés signataires des accords de paix pour le Mali, influent énormément sur la persistance des tensions intercommunautaires exacerbées par la divagation des combattants armés. Les conséquences néfastes découlant de ces situations ou comportements sont, entre autres, des actions criminelles commises par des individus armés non identifiés, cherchant avant tout à survivre par tous les moyens en attendant l’aboutissement du processus politique mis à mal par le non-respect des accords signés. C’est ainsi que ces criminels multiplient les attaques contre les forains et les véhicules de transport qu’ils harcellent à longueur de journée dans les localités où l’autorité de l’État tarde à s’installer.

Retard du DDR
Aujourd’hui, pour faire face à cette situation douloureuse, il y a lieu d’activer le plus rapidement possible, le processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion des combattants (DDR). Cette phase du processus de paix se trouve malheureusement confrontée à plusieurs difficultés, notamment le refus des groupes armés signataires de remettre la liste de leurs combattants. Cet état de fait, dira le secrétaire général des Nations Unies, demeure le principal obstacle au processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration qui doit débuter le 15 octobre 2017.
Ces groupes ont exigé des quotas pour l’intégration de leurs membres à toutes les institutions chargées de la sécurité et pas seulement aux forces armées, comme cela avait été décidé au départ.
Aujourd’hui, il y a lieu d’insister sur la mise en œuvre intégrale du DDR afin de permettre le redéploiement rapide de l’administration avec les services de sécurité sur l’ensemble du territoire pour redonner confiance et espoir aux enfants, adolescents et jeunes des 500 écoles fermées des zones d’insécurité en fin d’année scolaire 2017, contre près de 300 en fin d’année scolaire 2016, soit un recul de 13 % de l’ensemble des écoles de la région de Mopti.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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