Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté, le 29 juin 2022, le nouveau mandat de la Minusma pour une durée d’un an. Pendant ce temps, des parlementaires américains sont engagés afin d’obtenir la réduction de la contribution des Etats-Unis aux opérations de maintien de la paix des Nations unies en général. Que deviendra alors la mission onusienne au Mali sans le financement de Washington ?
Cette question est réapparue à partir du renforcement de la coopération militaire entre les autorités de la transition du Mali et la Russie, notamment à travers des supplétifs que d’autres considèrent comme des mercenaires. En effet, depuis que des accusations d’exactions ont visé les Forces armées maliennes (FAMa) sur fond de collaboration avec ces paramilitaires russes « du groupe Wagner », des parlementaires américains membres de la commission des affaires étrangères plaident pour le gel d’une partie de la contribution des Etats-Unis à l’opération onusienne (Minusma). Une volonté politique ancienne qui avait été déjà affichée par l’ancien président américain, Donald Trump. C’est ce qui avait d’ailleurs motivé en 2020, selon Africa Intelligence, le département d’Etat à déployer, en cette date, une mission au sein de la Minusma pour auditer son fonctionnement. Si pour l’heure ce projet des membres du Congrès américain n’a aucune chance d’aboutir, il faut reconnaitre par contre que son exécution aura de fortes conséquences sur le fonctionnement même de la mission des Nations unies au Mali (Minusma). Cela, du fait que les Etats-Unis seuls contribuent à hauteur de près de 30% de l’ensemble du budget de la Minusma, estimé à près de 1 milliard de francs CFA par jour, soit environ 300 millions de dollars.
Cette piste est aujourd’hui plus que plausible à long termes, surtout que le Mali continue de restreindre la liberté d’action de la Minusma, notamment par ses nombreuses réserves émises sur le nouveau mandat lors de son adoption le 29 juin 2022.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS