La reconduction d’Alou Dadié Maïga à la tête du bureau de la sous-section ne fut pas du goût du député qui a ainsi choisi de mettre en place une sous-section parallèle qu’il dirige.
Le vent de tumulte qui souffle dangereusement sur la mise en place de différentes sections et sous-sections RPM dans la perspective du congrès de mars prochain n’aura pas épargné la sous-section de Markala, en région ségovienne. A l’origine du désordre, selon nos sources: l’honorable Yacouba Traoré, non moins président de la Commission des Transports et de l’Equipement de l’Assemblée nationale du Mali. En effet, après que son camp ait mordu la poussière lors du dernier renouvellement du bureau de la sous-section, ce dernier, contre la volonté de la Section de Ségou, a mis en place sa propre sous-section. Depuis lors, l’élu se trouve dans l’œil d’un vaste mouvement de contestation dans son Markala natal. Curieusement, l’intéressé, face à cette situation, se mure dans une omerta. En tout cas, nos multiples tentatives d’entrer en contact avec lui furent vaines, l’honorable Traoré n’ayant ni décroché le téléphone, encore moins répondu à nos messages.Comment l’honorable Yacouba Traoré en est-il arrivé là ?
Il nous est revenu de sources dignes de foi que lorsqu’il s’est agi pour la sous-section de Markala de désigner un candidat dans le cadre des législatives de 2013, Yacouba Traoré s’est retrouvé en concurrence avec le Secrétaire général de la sous-section, en l’occurrence Alou DadiéMaïga alias ‘’Radjan’’. Ce dernier, sur instruction de la première dame, Mme Keïta Aminata Maïga, a accepté de se désister au profit de son challenger. Ainsi, Yacouba Traoré, lui qui n’était pourtant officiellement membre d’aucune structure du parti, s’est retrouvé, comme par effraction, sur la liste RPM à Ségou. L’équation était toute simple. L’honorable Traoré, qui réside à Bamako devrait être le candidat naturel de la sous-section aux prochaines législatives et ‘’Radjan’’ devait, quant à lui, briguer la mairie de Markala. Mais, à l’approche du renouvellement du bureau, deux tendances se sont dégagées pour le contrôle de la sous-section: celles du Secrétaire général sortant, Alou DadiéMaïga et de son adjoint, Ousmane Sidy Traoré. Si, officiellement, l’honorable Yacouba Traoré affirmait ne soutenir aucun des deux camps, nos sources retiennent que le député travaillait à l’ombre pour l’élection d’Ousmane Traoré. C’est seulement à 48 h du renouvellement du bureau que Yacouba Traoré s’est décidé à se débarrasser de son masque. Sûr du pouvoir de l’argent, il s’est ainsi lancé dans une campagne de débauchage, en «achetant» des militants proches de Radjan, à raison de 500 000 FCFA par «tête». En dépit de cette démarche bien généreuse, les deux camps se sont toutefois retrouvés en parfaite égalité de voix le jour de l’élection, soit 36 contre 36. Même la reprise des opérations de vote qui se sont déroulées à main levée n’ont pas réussi à les départager. Dans l’embarras, les superviseurs, venus de la section de Ségou, ont alors ordonné que l’ancien bureau, donc celui de Radjan, dirige la sous-section jusqu’au prochain renouvellement des structures de base du parti. Mais, Yacouba Traoré et son camp ne se sont jamais avoués vaincus. Ainsi, avec la bénédiction de certains membres du Bureau politique national du parti, ils ont réussi à mettre en place une sous-section parallèle, dirigée par Yacouba Traoré mais qui se trouve être rejetée par la Section de Ségou. Depuis lors, c’est un désordre qui règne sur la sous-section de Markala et l’honorable Traoré, celui-là même qui est pointé du doigt pour être à l’origine de cette situation, est désormais décrié par plusieurs militants. C’est ainsi dire que, comme dans plusieurs autres structures de base du RPM, les deux sections de Markala doivent faire face à un combat de légitimité et de légalité avant le prochain congrès ordinaire du parti.
Bakary SOGODOGO
