Pendant que le peuple Burkinabé tout entier salue le départ de celui qui pendant plus de 27 ans a dirigé le Burkina Faso d’une main de fer avec à la clé la liquidation systématique de tous les opposants, les leaders du MNLA sont devenus des orphelins. Depuis sa chute, les groupes armés qui combattent le Mali se demandent sur leur sort. Sans asile politique, ni avec de statuts de réfugiés, il n’est pas certain que les nouvelles autorités puissent continuer à les héberger dans des palaces 5 étoiles pour des raisons surtout économiques. Mais surtout du renouveau démocratique amorcé par le Faso.
Le Mali à la Baraka, fulmine ce citoyen lambda, très remonté contre Blaise : « avec le départ de cet assassin qui est derrière tous les malheurs de la sous région, nous connaitrons enfin la paix ». Comme lui, ils sont nombreux ceux qui pensent la même chose. Les événements se sont accélérés à partir du mardi, suite à l’entêtement de celui qui est désormais l’ex homme fort du palais de Kossyam de modifier l’article 37 de la constitution qui constituait un verrou pour sa réélection. L’homme du 15 octobre 1987 pouvait encore sauver la face, s’il avait vite écouté son peuple, mais, il pensait que ce peuple est toujours ce mouton de panurge qu’on peut manipuler à volonté. Mercredi, comme un château de carte tout le système s’effondre, l’Assemblée Nationale où l’article devait être tripatouillé est tout simplement incendié par les manifestants. Le président tente de jouer à l’apaisement mais le peuple demande tout simplement sa démission, il se rend à l’évidence. Il finit sa course avec ses proches dans une villa huppée du bélier de Yamoussokro feu Felix Houphouët Boigny. La chute du « Zigouilleur de Ziniaré » a été plutôt bien accueilli par des pays voisins comme le Mali. Depuis le déclenchement des hostilités dans le nord du Mali, les leaders des groupes armés ont établi leur quartier général dans le quartier huppé de Ouaga 2000, sous la protection du président Compaoré. Certains parmi eux logent même dans des suites présidentielles dans des hôtels cinq étoiles et parfois passent sous le nez des officiels Maliens en mission au Faso. Lorsque Bilal AG Charif a été blessé par les combattants du MUJAO, le président Compaoré a envoyé un hélicoptère pour le récupérer.
Au Burkina, même la population estime que les leaders des groupes armés opposés au Mali sont persona non grata et qu’ils doivent aller se faire voir ailleurs. Le Mali n’est pas le seul pays à se plaindre des agissements de l’ex-dictateur Burkinabé. Selon, des observateurs Ouest Africain avertis, il serait à l’origine de la déstabilisation du Liberia par le truchement de prince Johnson celui qui a infligé à Samuel Doe les pires sévices. Le président Maouya Ould Taya en son temps avait mis sur le compte du Faso les tentatives de coup d’Etat qui ont émaillé son régime. Blaise, dans sa turbulence va jusqu’à héberger les forces nouvelles qui combattaient le pouvoir de Laurent Gbagbo. Tout comme le Colonel Kadhafi, Blaise ces dernières années a voulu se racheter en jouant au sapeur pompier, ainsi on l’a vu posé avec Laurent Gbagbo à Bouaké. Avec son nouveau manteau d’homme de paix, il sera dépêché par la CEDEAO, pour faire raisonner Moussa Dadis Camara l’ex chef de la junte Guinéenne. Un officier qui est sous ses grâces à Ouaga. Après la chute du président Amadou Toumani Touré, il sera le médiateur attitré de la CEDEAO, dans la gestion de la crise Malienne avec Djibril Ypené Bassolé son ministre des affaires étrangères. Quand Tandja s’est entêté à prolonger son mandat dans le cadre du Tazartjé, il lui conseillera de respecter la constitution. Sauf que le faiseur de paix chez les autres a oublié que lui aussi dirige des hommes et qu’un jour il devrait partir. Celui qui pendant 27 ans a su étouffer par la terreur tous les mouvements de contestation. On, lui reproche la mort de son compagnon d’infortune Thomas Sankara , de la mort de son N02 Henry Zongo , de Boucary Lingani , du journaliste Norbert Zongo , du chanteur Black SO MAN. Beaucoup au sein de la classe politique estime que Blaise devait passer devantla justice pour répondre de ses crimes. Le fils de Zignaré, le fils adoptif de Felix a oublié qu’avant des dictateurs pires que lui ont passé, tels que Idea Min Dada le requin de Kampala qui s’amusait à donner ses ennemis aux crocodiles, Papa Mobotu qui se faisait passer pour un ange au moment de l’ouverture de ‘’télé Zaïre’’ et Hitler qui entendait au nom de la solution finale exterminer le peuple juif. Blaise rejoint ainsi la longue liste des dictateurs qui ont été contraints d’abandonner leurs pays à savoir Ferdinand Marcos des Philippines, Jean Jacques Duvalier Baby Doc avec les tontons Macoutes qui semaient la terreur en HAITI, Mohamed Siad Barré de la Somalie, Hasting Kumusu Banda du Malawi.
En tout cas, le premier acte fort du Lieutenant Colonel Isaak Zida sera de ramener dans un vol charter la racaille du MNLA. Une action qui pourra faire du Mali son pays ami dans le soutien qu’il compte acquérir pour diriger la transition.
Badou S. Koba