Afin de consolider la démocratie malienne et remédier au manque de formation politique et citoyenne des jeunes et des femmes, le l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD) vient de lancer les ‘‘Ecoles politique et démocratique’’. L’école politique vise la formation d’une nouvelle génération d’acteurs politiques et l’école démocratique la formation des citoyens engagés. Elle se veut un espace pour changer le visage de la démocratie malienne.
Ces écoles ont été officiellement lancées, ce samedi 3 Juillet 2021, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), au cours d’une cérémonie présidée par le Pr Makan Moussa SISSOKO, représentant des partis politiques ; en présence de la Représentante régionale de l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD) pour le Sahel Mirjam TJASSING, de l’Ambassadeur de la Délégation de l’Union Européenne au Mali Barth OUVRY.
Dans son intervention, la Représentante régionale de l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD) pour le Sahel, Mme Mirjam TJASSING a souligné que c’est dans le cadre de leur collaboration avec les partis politiques et les acteurs du jeu politique que ces écoles ont été initiées pour asseoir un jeu politique en phase avec son époque et répondre aux attentes des populations.
De même, a-t-elle fait savoir, ces écoles ont pu voir le jour grâce au soutien technique et financier de l’Union Européenne et permettront de remédier au manque de formation politique et citoyenne des jeunes et des femmes.
Selon elle, l’école politique qui regroupera 30 candidats âgés 18 à 35 ans, rigoureusement sélectionnés par une commission scientifique vise la formation d’une nouvelle génération d’acteurs politiques et l’école démocratique la formation des citoyens engagés.
Mme Mirjam TJASSING a expliqué que les jeunes qui auront eu la chance d’être choisis seront formés sur les compétences oratoires, les fondements de la démocratie, l’histoire politique du Mali, les droits humains et la justice.
Ils seront également outillés sur le dialogue politique, la citoyenneté, le genre et politique, les relations internationales et le panafricanisme.
Par ailleurs, ces jeunes seront édifiés sur les institutions de la République du Mali, etc.
Les communications seront assurées par d’éminents consultants rigoureusement sélectionnés eux aussi à raison de deux week-ends de cours par mois pendant trois mois pour l’école politique et de 25 jours ouvrables pour l’école démocratique.
De son côté, l’Ambassadeur de l’UE au Mali, Barth OUVRY, a rappelé que depuis 2012 le Mali traverse une crise marquée par des troubles sociaux.
Ainsi, a-t-il justifié, le Mali a besoin d’engager des réformes pour faire face à ces défis et autres menaces sur l’unité nationale.
Pour ce faire, l’UE, a-t-il dit, s’est engagée à soutenir le Mali pour faire en sorte que l’avènement de la démocratie soit ancré dans les institutions, dans les lois et dans les esprits.
Il a souligné que l’UE contribuera au financement des élections prochaines et que la démocratie est une question de l’Etat et de la société civile.
Il a affirmé cette couche (OSC) sera également accompagnée par son l’UE pour rendre le processus électoral crédible.
Pour sa part, le représentant des partis politiques, Makan Moussa SISSOKO, s’est réjoui de l’ouverture de ces écoles à l’intention des jeunes maliens. Elles permettront, à son avis, de jeter les bases d’une nouvelle démocratie en phase avec le peuple.
Selon les responsables dudit projet, des cafés politiques seront organisés dans le cadre de ces écoles pour faciliter des échanges constructifs entre les participants du projet et d’autres citoyens et citoyennes du Mali.
Ainsi, grâce à une formation intensive et des activités de réseautage du projet, les jeunes participants vont acquérir des valeurs, des connaissances et des compétences nécessaires pour entamer une carrière dans la veille démocratique ou dans la sphère politique.
Dans le court terme, en vue des élections prévues pour la fin de la transition politique en cours, le projet va contribuer à préparer les jeunes auditeurs (hommes et femmes) à participer activement dans le processus électoral.
Il s’agira de les encourager à voter ; à participer aux préparatifs du scrutin électoral au sein des partis politiques ou dans les organisations de la société civile (OSC) ; à observer le déroulement des élections, etc.
Sur fond de crise de gouvernance politique et économique, le Mali, depuis 2012, s’enlise, malgré la tenue des élections, dans une instabilité sociopolitique et sécuritaire. L’offre politique ne satisfait pas la demande sociale telle qu’elle est exprimée par les jeunes qui ne se reconnaissent pas dans les pratiques politiques de la classe dirigeante actuelle.
Selon les acteurs politiques eux-mêmes, le manque de formation politique et citoyenne y joue un rôle important.
La transition est vue comme une opportunité afin d’engager les réformes politiques et institutionnelles nécessaires pour refonder le Mali.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN