«Le Royaume du Maroc dispose d’une expérience avérée dans le domaine de la décentralisation», a affirmé le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah lors d’une conférence-débats sur l’expérience marocaine dans le domaine de la décentralisation, régionalisation et déconcentration. Cette rencontre, organisée samedi dernier dans un hôtel de la place, était une initiative de l’Association des anciens étudiants du Mali au Maroc et le Conseil de base des Maliens du Maroc. C’était en partenariat avec l’ambassade du Royaume chérifien et l’Association d’amitié Mali-Maroc (Amama).
La conférence était animée par le Wali Mohammed Dryef, spécialiste en matière de décentralisation, en présence du ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile, Amadou Thiam, de l’ambassadeur du Maroc dans notre pays, Hassan Naciri.
Dans son allocution de bienvenue, la vice-présidente de l’Amama, Mme Macalou Bintou Koné, a expliqué que cette initiative visait à enrichir notre processus de décentralisation qui, dira-t-elle, est une des étapes à franchir progressivement. Le conférencier a indiqué que le Maroc, dans le cadre de sa décentralisation, dispose de trois niveaux de collectivité ; à savoir : les communes, les provinces et les préfectures ainsi que les régions.
Les populations de ces trois entités, surtout les jeunes et les femmes, a-t-il insisté, sont impliquées dans la gestion de leurs affaires. Pour le conférencier, la décentralisation exige l’instauration de plus de confiance entre les citoyens et les administrateurs du pouvoir central et territorial.
Selon Mohammed Dryef, la bonne marche de la décentralisation nécessite la disponibilité des moyens humains et matériels au niveau des communes afin de renforcer leurs compétences. Concernant le découpage territorial qu’a connu le Royaume chérifien, il a rappelé qu’il était basé sur notamment les critères de démographie et de proximité. Quant au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il a expliqué que la décentralisation est un long processus. Il a, en outre, rappelé les efforts consentis par notre pays en matière de décentralisation. La mise en œuvre de la décentralisation, a-t-il insisté, est antérieure à la signature de l’Accord d’Alger en 2015.
Parmi les avancées enregistrées par notre pays, Boubacar Alpha Bah a cité l’adoption du plan cadre de la décentralisation visant à faire en sorte que le développement soit conçu à la base avec le transfert des ressources humaines et des compétences notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé. «Nous sommes dans une dynamique de reconstruction de la gouvernance», a-t-il indiqué, avant de reconnaître qu’au nombre des contraintes de notre décentralisation, figurent le manque de citoyenneté et de redevabilité qui entravent considérablement le développement de nos communes.
Selon le ministre, le Maroc est un pays de longue tradition surtout dans le domaine de la décentralisation. «Nous nous inspirons de leur modèle», a-t-il assuré. Pour sa part, l’ambassadeur du Maroc au Mali, a salué l’intérêt que porte notre pays pour la réforme institutionnelle de l’État. Il a rappelé la «coopération fructueuse» que partagent son pays et le Mali.
Selon Hassan Naciri, plusieurs coopérations existent entre nos deux nations notamment dans les domaines de l’habitat et du transport. Le Maroc, a-t-il réitéré, reste ouvert à la coopération avec notre pays. Au cours des échanges, les participants ont abordé, entre autres sujets, la déconcentration du district de Bamako, l’état de transfert des compétences et l’augmentation du nombre des régions.
Mohamed D.
DIAWARA
Source: Journal l’Essor-Mali