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Rencontre Port autonome de Dakar-opérateurs maliens: ambitions dévoilées, souhaits exprimés

Découvrir ou faire redécouvrir aux opérateurs maliens ses services de manutention portuaire ainsi que les opportunités qu’offre le Port autonome de Dakar en termes de commodités et avantages tarifaires exceptionnels pour les chargeurs maliens, tels étaient les objectifs au centre de la journée promotionnelle du port de Dakar organisée, hier jeudi, par la Direction dudit Port, à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako. Elle était parrainée par le Conseil sénégalais des chargeurs.

L’événement, qui se situe dans le cadre de la 12e édition de la Foire exposition Internationale de Bamako (FEBAK), était une belle occasion entre les opérateurs économiques maliens et les initiateurs de la rencontre de discuter entre partenaires des sujets du moment et d’envisager une perspective meilleure. Ladite journée promotionnelle, qui a eu pour cadre, Azalaï Hôtel Amitié, était placée sous le patronage de l’Ambassadeur du Sénégal au Mali, Hassane DOYE.
Cette opération séduction et de charme de la Direction du Port autonome de Dakar à l’endroit des opérateurs économiques maliens se fonde, selon les organisateurs par les liens économiques, culturels et historiques liants nos deux pays, lesquels font du Sénégal et du Mali une famille unique liée par le sang et par un même destin commun.
C’est du moins la conviction faite par le Directeur général Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), Mamadou Ndione, qui cite les Présidents Macky SALL et Ibrahim Boubacar KEITA comme étant les maîtres d’œuvre de cette relation exemplaire existant entre le Mali et le Sénégal se traduisant par la relance de plusieurs chantiers et projets de développement.
Auparavant, c’est le directeur commercial du Port autonome de Dakar, Papa Ibrahima SOW, qui a fait un zoom sur les capacités, les services de manutention portuaire et les réelles opportunités que son service maritime peut ou pourrait offrir aux opérateurs maliens.
Porte naturel du Mali et situé sur la pointe la plus avancée de la Côte Ouest Africaine, le Port Autonome de Dakar, ouvert au trafic commercial à partir de 1865, est un véritable carrefour pour nombre de routes maritimes entre l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Afrique au Sud du Sahara. II offre l’avantage d’être construit dans la rade naturelle de Dakar, qui est bien protégée des houles de l’Atlantique, assurant ainsi un excellent abri aux navires qui y font escale. II est également accessible à toute heure, de jour comme de nuit.
Le souci majeur qui anime à cet égard les autorités portuaires sénégalaises est de renforcer au maximum la compétitivité de l’axe Dakar – Bamako. II s’agit de s’appuyer sur un partenariat dynamique avec les opérateurs maliens et d’être dans les dispositions de « relever les défis de l’efficacité, de la performance et de la qualité sur ce corridor.
Au passage, il a signalé les énormes efforts déployés par le Port Autonome de Dakar pour s’adapter à ces exigences, par le moyen d’un vaste programme d’investissement infrastructurel pour plus de 40 milliards de FCFA. Les réalisations qui vont être bientôt livrées au trafic portent sur la création d’une dizaine d’hectares gagnés sur la mer dans la zone active du port, l’aménagement d’une zone logistique de 20 hectares attenante au port et l’ouverture d’une gare gros porteur sur un site de 6 hectares, lequel est déjà mis à la disposition des transporteurs maliens.
C’est cet ensemble, tout de cohérence et d’efficience, que, après les ENSEMA, la représentation commerciale du Port Autonome de Dakar au Mali vient compléter. Son ouverture est saluée par le Directeur Général du PAD comme «un pas de plus dans le renforcement du dispositif d’amélioration de la qualité des prestations du PAD» en direction des chargeurs maliens, des partenaires qu’il a invités «à sceller un pacte de confiance, afin d’accompagner la dynamique ainsi amorcée autour d’un objectif commun : la compétitivité de notre axe».
C’est ainsi que les entrepôts maliens au Sénégal (EMASE), ouverts en 1963, disposent à ce jour, dans l’enceinte du Port de Dakar, de commodités exceptionnelles : 17 000 m2 de terre-plein jouxtant les quais du m 61e 3, une priorité d’accostage au poste à quai 31-32 du m61e 3, une parcelle de 20 000 m2 pour la construction et l’exploitation d’un entrepôt de coton, un réseau de 1 270 ml de pipelines, un dépôt de karité de 978 m2 et un réseau ferroviaire, avec possibilités de chargement de trains blocs.
La Direction Générale du PAD, selon toujours son directeur commercial, a, en outre, récemment mis à la disposition des EMASE des superficies additionnelles pour l’extension de leurs entrepôts, exigée par le développement du trafic de coton.
Les avantages concédés à la partie malienne ne sont pas que techniques et infrastructurelles. Elles ont également un volant tarifaire particulièrement incitatif : abattement de 10 % sur le loyer des hangars ; abattement de 50 % sur les redevances embarquement de marchandises ; exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée pour les prestations portuaires ; délais de gratuité de 20 jours pour les marchandises diverses débarquées hors zone malienne et de 10 jours pour les véhicules ; tarifications forfaitaires des conteneurs à la boite, abstraction faite du poids et de la nature des marchandises.
Voilà pourquoi à cette heure du bilan, Papa Ibrahima SOW se réjouit du fait que si le port autonome de Dakar a enregistré une hausse de 8 % par rapport au trafic de 2015, avec des prévisions de trafic atteintes à 110 %, cela est à l’actif du transit malien qui polarise 97 % du trafic transit total qui s’élève 2 443 813 tonnes. Toute chose qui positionne Dakar comme le premier et l’unique port qui dessert le Mali avec deux modes de transport et à l’aide de deux corridors routiers (Nord et Sud).
Malgré tous ces efforts, dont se réjouissent Maliens et Sénégalais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt ce d’autant plus que plusieurs problèmes existentiels se posent au nombre desquels : la congestion portuaire qui joue sur les temps de chargement et de déchargement, le transit des véhicules ayant passé de 36 727 en 2016 à 20 303 en 2017, soit une baisse de 8 % qui semble s’étendre sur le trafic conteneurisé.
À cela s’joute, a révélé fort opportunément le Président du Conseil malien des chargeurs, l’engorgement portuaire et son corollaire sur les surestaries et le magasinage qui impactent négativement sur le coût du passage ; l’obligation faite aux chargeurs maliens de régulariser les compagnies et le pré-gate indépendamment de leur volonté ; l’exiguïté de la zone unique de dépotage et le surcoût engendré par cette opération au cours de cette année ; sans oublier le cas du poste de péage de Diamniadio qui oblige les camions à retourner au point initial de chargement pour le délestage après paiement de la surcharge.
En guise de résolution de ces problèmes ci-dessus cités, le président du CMC, Babalaye DAOU, au nom des chargeurs, des transporteurs et du patronat malien, a souhaité entre autres : la réduction du délai et du coût de passage portuaire de manière à atteindre le regain d’activités et d’engouement pour le port de Dakar ; la simplification des procédures douanières pour diligenter l’enlèvement des marchandises ; la facilitation des autorisations administratives ; la fluidité du parcours des corridors Dakar-Bamako.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin.

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