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Rencontre IBK-Leaders religieux: l’Imam Mahmoud Dicko n’a pas osé !

Trois jours après sa grande marche du vendredi 5 avril, l’Imam Mahmoud DICKO et d’autres leaders religieux (musulmans et chrétiens) ont été reçus à Koulouba par le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA. Une occasion idoine pour le président du Haut conseil islamique de dire en face du Président IBK, quelques-unes des principales revendications qui sous-tendaient sa marche du vendredi, dont la destitution du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA. Cependant, il s’est contenté tout simplement de ne faire des bénédictions pour le Mali. Arroseur arrosé ou simplement manque de courage politique pour un imam qui n’a pourtant pas sa langue dans la poche ?

Comme le dit cet adage bambara, ‘’Rien ne sert à s’éloigner du tambour, pour aller battre son ventre’’. Et pourtant, c’est ce que semble faire l’imam Mahmoud DICKO initiateur d’un grand meeting, ce vendredi 5 avril 2019, au cours duquel ses partisans réclamaient entre autres la démission du Premier ministre : « SBM DÉGAGE ; l’armée de la France doit quitter le Mali »… Aussi, depuis quelque temps, l’Imam reproche à son désormais ex-compagnon et ami président de la république de ne pas prêter oreille à ses critiques et suggestions. Trois jours après le meeting, le président de la république a invité les leaders religieux à Koulouba même ceux qui n’ont pas participé au meeting (le Cardinal Jean ZERBO, l’Église protestante, Chérif Ousmane Madani HAIDARA…) En plus de l’invitation qui n’avait pas d’objet, le président IBK a semble-t-il en rajouter à la confusion en donnant directement la parole à ses invités pour s’exprimer. Très mal à l’aise, l’ensemble des invités se sont succédé au micro, sans piper un mot sur la marche qui a pourtant propulsé le Mali, ces derniers jours, au-devant de l’actualité nationale et internationale.

Cette façon de procéder du président de la république et la réserve de DICKO sur les sujets qui fâchent ont été diversement appréciées par les Maliens. Si certains pensent que la démarche de l’imam était la bonne, d’autres par contre, estiment qu’il devrait aller au fond de ses idées dans la mesure où il a été autorisé à parler sans limitation de sujet par son aîné président. Mais Mahmoud DICKO n’a pas osé. Il s’est contenté de faire des bénédictions pour son pays en crise.

« Nous retrouver entre nous pour parler et faire en sorte que nous puissions vraiment aller ensemble pour faire face aux vrais défis, qui aujourd’hui, nécessitent vraiment l’union des cœurs et des esprits pour qu’ensemble nous puissions faire face à ça.

Nous avons parlé de ces drames qui ont eu lieu dans notre pays, que plus jamais nous ne devrions connaître et que tout le monde se mette ensemble pour que des choses comme ça ne puissent pas vraiment arriver dans notre pays. Et cela ne peut être possible tant que les gens ne sont pas ensemble parce que pour aller ensemble, il faut regarder dans la même direction », a confié DICKO à la presse.

Au regard de ces propos, peut-on dire que le président du Haut conseil islamique a renoncé à son combat au nom et pour le Mali. Rien n’est sûr ! Puisque selon plusieurs indiscrétions, DICKO est descendu de Koulouba très amère, à cause de cette volonté du président IBK de banaliser ses revendications. Pour certains observateurs, l’imam ne peut s’en prendre qu’à lui-même, après avoir raté cette occasion de s’exprimer. Ils estiment que l’argumentaire du contexte ‘’inapproprié’’ évoqué par l’imam pour justifier sa réserve est très léger. La preuve, dit-on, en répondant à l’invitation du maître des lieux, l’Imam DICKO savait pertinemment de quoi il s’agissait.

Le piège de Koulouba ?

À l’accueil déjà par le Président IBK, dans la salle des Banquets, l’Imam DICKO s’est adressé à son aîné: « N’Kôrô ini Tché », (autrement dit merci cher grand frère) ; et à son tour IBK de répondre avec sourire « ma fô dê, i yêrê de y’a fô » (c’est toi-même qui viens de le dire que je suis ton grand frère).

Par la suite, en fin stratège, le Président IBK a demandé à l’Imam Mahmoud DICKO de parler certainement pour évoquer les raisons de sa manifestation ainsi que leurs revendications.

Voici ce que l’Imam DICKO a dit en face du Président IBK : « J’ai été invité ici sans connaître le motif de mon invitation. Alors, je ne sais pas véritablement quoi dire. Celui qui nous a invités doit, en principe, nous édifier véritablement sur les raisons d’une telle rencontre. Donc, si l’on me demande de prendre la parole, je ne peux que faire des bénédictions pour le Mali. Que Dieu nous guide et qu’il amène la paix au Mali ».

Ainsi, dans aucune de ses déclarations, DICKO ne parle de la destitution du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA, avec qui d’ailleurs, il s’est donné des accolades dans la salle des Banquets du Palais de Koulouba. Comme si de rien n’était.

Alors n’est-on pas en droit de dire que l’initiateur principal de la marche du 5 avril 2019 a manqué de courage ? Une manifestation populaire qui a mobilisé plus de 10 000 Maliens, selon des organisateurs pour dénoncer la mauvaise gouvernance actuelle et exiger la destitution du Premier ministre SBM.

Certains Maliens se disent pourtant ne pas être surpris de cette attitude de l’imam DICKO. Ils en veulent pour preuve, le double langage de l’Imam Mahmoud DICKO qui, après avoir appelé à haute et intelligible voix la population à manifester tous les vendredis jusqu’à la démission du Premier ministre SBM, est allé tenir un autre langage le lendemain sur les antennes de l’ORTM.

  

Le jeu subtil

Occultant tout débat sur le meeting du 5 avril, l’hôte de Koulouba a choisi d’entretenir ses invités sur le sujet de la révision constitutionnelle. C’est ainsi qu’il les a rassuré de sa volonté de partager d’abord avec l’ensemble de la classe politique l’avant-projet de loi de révision constitutionnelle à lui remis par le comité d’experts avant de l’acheminer au Conseil des ministres.

« Nous ferons tout, cette semaine, de le faire tenir par les hommes politiques maliens toutes tendances confondues, pour qu’ils en connaissent le contenu et nous fassent retour de leurs suggestions diverses et qu’ainsi nous puissions y aller de manière consensuelle avec un climat très apaisé », a annoncé le Président IBK qui avait visiblement de gros soucis quant au dénouement heureux de la grande marche du vendredi 5 avril dernier. La preuve, il l’a dit : « …rien ne sert de cacher que la semaine dernière a été une semaine d’angoisse pour les Maliens, surtout avec toutes les annonces qui avaient été faites, on avait craint un vendredi sombre, très sombre. Il n’en fut pas grande chose, heureusement, ceux qui ont voulu marcher ont marché dans la règle de l’art… »

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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