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Rencontre Ibk-classe politique : Quand l’opposition malienne oublie son passé

En écoutant les élucubrations de l’opposition malienne, nous avons le sentiment qu’elle est en cours d’arguments. Rien ne sort de leurs bouches si ce n’est la question de l’avion présidentiel, les surfacturations, les évènements du 21 mai 2014 à Kidal et le virus Ebola. Pour nous, l’opposition malienne doit s’occuper plutôt de ses anciennes casseroles qui sont insérées dans les différents rapports de la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (CASCA) et qui sont au Pôle économique de Bamako. Il y a eu tellement de scandales financiers dans ce pays mais il n’y a eu jamais ce tapage médiatique orchestré par des hommes politiques de ce pays. Ils doivent comprendre qu’ils sont de vieilles têtes qui datent depuis 1991 et il y a des hommes et des femmes qui sont témoins de leur naissance, de leur avènement en politique et des conditions de leur avènement. Ils ne constituent nullement de l’histoire pour nous.

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En 1991, date de leur avènement au sommet de l’Etat, certains parmi eux étaient en location. Tout le monde connaît où limitait Bamako en mars 1991. Tout le monde connaît la suite. L’opposition a un grand rôle à jouer dans un pays. L’opposition malienne a le droit de critiquer le gouvernement dans le sens d’amener la bonne gouvernance. Mais les critiques ne doivent pas se faire dans un sens unique. Elle ne doit pas oublier les casseroles qu’elle traine. Où sont les résultats des différents contrôles financiers du président Alpha en fin de mandat ? Tous les contrôles financiers dans les différents services ont été publiés à la radio Mali. Mais les résultats sont où. Il ne faut pas que nos gouvernants fassent de ces contrôles des boucliers. Il ne faut pas être dans la situation «des voleurs qui crient aux voleurs».

Pour le cas du virus Ebola, le président IBK a raison de ne pas ordonner de fermer la frontière avec la Guinée. C’est une frontière poreuse et ensuite, il ne faut pas asphyxier économiquement notre pays qui est un pays enclavé. Il faut seulement contrôler le flux des personnes qui viennent de la Guinée pour le Mali. Les Maliens doivent travailler et personne ne viendra travailler à leur place. Le cas du virus Ebola a mis à nu le niveau de corruption des Maliens et leur goût prononcé pour l’argent.

Une internaute avait dit une fois sur le web que «le malien ose même vendre sa maman contre de l’argent». C’est à cause de l’argent que les maliens ont fait rentrer le virus Ebola au Mali. Disons que les Maliens sont partis en Guinée pour amener le virus chez nous. Le président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) qui demande de fermer la frontière avec la Guinée «au moins pour un mois», c’est lui qui a demandé de sanctions économiques contre le Mali après le coup d’Etat du 22 mars 2012. Il est toujours dans sa logique de mars 2012.

 

L’école malienne

D’après l’URD, l’école a été abandonnée et que le diplôme d’études fondamentales (DEF) et le baccalauréat (BAC) de cette année 2014 ont été les plus mauvais examens. L’URD a oublié le BAC de 2008 organisé par l’ancien ministre des Enseignement secondaire et supérieur, le professeur Amadou Touré. Ce BAC a été boycotté par les enseignants et ceux qui l’ont corrigé sont venus de nulle part. Personne n’a entendu la voix de ceux qui parlent aujourd’hui au nom de l’opposition malienne. Les enseignants qui tenaient les cours pendant l’année scolaire 1999-2000 avaient boycotté la surveillance et la correction du BAC de juin 2000. Où se trouvaient ceux qui animent aujourd’hui l’opposition malienne?

De mars 1991 au 22 mars 2012, date de la chute du général-président ATT, mentor des leaders du Front unis pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) qui animent aujourd’hui l’opposition malienne, il n’y a pas eu une véritable année scolaire sans grève si ce n’est l’année scolaire 1994- 1995.Toutes les années scolaires sous le régime FDR ont été tronquées et tous les diplômes aussi ont été tronqués. Donc,de mars 1991 au 22 mars 2012, ce sont des cadres tronqués que les «démocrates sincères et patriotes convaincus» du FDR ont formé. Le BAC 2011, le gouvernement a repêché jusqu’à 7.25. Quelle humiliation académique pour un pays qui a connu toutes les palmes académiques depuis la colonisation française jusqu’à la période postindépendance.

Avec l’avènement des «démocrates sincères et patriotes convaincus», c’est la descente aux enfers de l’école malienne. Et pourtant, le président Alpha Oumar Konaré, un de vos mentors a reconnu publiquement son échec au niveau de l’école. Il faut reconnaître la valeur des autres. Et nous disons comment le Mali peut avancer quand c’est cette même racaille qui se trouve dans tous les domaines de l’état ? L’école n’a jamais été le souci des gouvernants du FDR.

Au contraire, ce sont eux qui sont la cause de la violence scolaire sur l’espace scolaire et la corruption. Un de leur ministre de l’enseignement supérieur avait montré publiquement que l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a remis les clés des campus universitaires alors que s’était du pur mensonge. C’est une démission et une trahison du peuple malien quand son patrimoine est géré par un petit groupe de malfrats et empoche l’argent.

 

Pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger

En parlant des pourparlers d’Alger, le leader de l’URD, M. Soumaïla Cissé se dit non satisfait du document, alors que ce sont ses éléments regroupés au sein de la CMFPR2 (Coordination des mouvements des forces patriotiques et de résistance N°2) qui ont pactisé avec les groupes armés (HCUA, MAA, MNLA) opposés au gouvernement malien pour élaborer un document sur le fédéralisme. Jusqu’à présent, l’URD et les cadres de la CMFPR2 n’ont donné aucune explication à ce sujet. Ils sont intervenus dans la presse mais ils n’ont jamais démenti leur alignement sur celui des fédéralistes du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) et associés.

Le chef de ce groupe (CMFPR2) avait écrit publiquement pour récuser la médiation algérienne et il a proposé la médiation au profit de Blaise Compaoré, celui-là même qui est reconnu être le parrain du MNLA. Personne ne peut être arbitre et juge. Dieu qui Est Plus Grand que la France, la CEDEAO  et Blaise Compaoré. Il a décidé de ce dernier. Le parti URD n’a jamais dénoncé l’attitude de ses quatre militants faisant partie de la CMFPR2 et il ne les a jamais exclus du parti. C’est donc une forme d’hypocrisie en critiquant le document de la médiation algérienne.

Le leader de l’URD parle maintenant de la restructuration de l’armée. C’est comme s’ils s’étaient occupés de cette armée quand ils étaient au pouvoir. Demandez-lui, en tant que ministre des Finances du président Konaré pendant plusieurs années, ce qu’ils ont eu à faire pour l’armée malienne? C’est sous leur régime que les chars ont été démontés en pièces et leurs moteurs vendus aux propriétaires de pinasses à Markala. Ils veulent aussi parler au nom de la République du Mali mais un pays qui n’a pas d’armée ne peut être une république. C’est la France qui est une république et elle est fière de son armée qui porte haut partout dans le monde le drapeau tricolore. C’est avec cette armée qu’elle a faite toutes les conquêtes de Napoléon aux colonialistes socialistes dont Jules Ferry. L’humanité a en mémoire les conquêtes sanglantes de Napoléon dans le monde arabe.

Quand la France avait conquis toute l’Indochine depuis le 19ème siècle, elle avait marché  sur des milliers de cadavres de citoyens de ce pays. L’Afrique centrale, occidentale, du nord français furent conquis au prix de crimes contre l’humanité. Mais elle a toujours couvert les crimes de son armée. Un exemple est celui de la mission Voulet-Chanoine au Soudan, au Niger et en Haute-Volta (actuel Burkina Faso).

Après les évènements du 23 mai 2006 à Kidal (toutes les armes des deux camps de Kidal et de Ménaka ont été emportées dans la nature par le groupe Ibrahim Ag Bahanga, Iyad Ag Ghali-Hassan Ag Fagaga-Ba Moussa Diarra), Abeibara 2008 (où plusieurs dizaines de nos soldats ont été tués), Bahanga 1999,2000, 2007, 2008, etc., Tessalit 2012 (embuscade du colonel Assalat), homme de mains des «démocrates sincères et patriotes convaincus» contre le convoi de notre armée dirigé par le lieutenant-colonel Amadagali Niangaly (paix à son âme) avec des morts et des blessés, Aguel Hoc 2012 (mort d’une centaine de nos soldats par les hommes du MNLA et de Ansardine de Iyad Ag Ghali), nous n’avons vu aucun opposant chez le président ATT, si ce n’est sa rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, le professeur Dioncounda Traoré et quelques hommes politiques «torchons» qui ont trahi le Mali dans sa souveraineté et dans son existence. Ils étaient comme une poule et ses poussins. Le président ATT la poule et eux les poussins. Quel audit a été fait, après ces évènements? Où se trouvaient ceux qui animent aujourd’hui l’opposition ?

D’après le président du Parti pour le développement économique et social (PDES), M. Ahmadou Abdoulaye Diallo, l’ancien ministre d’ATT, «le document est élaboré sur une base qui n’est pas juste : les mouvements armés sont une partie infime des populations du nord». Il ajoute que «beaucoup de passages du document  demandent une révision constitutionnelle». Ce sont des propos qui sont vrais, mais malheureusement pour lui, son mentor politique qui est ATT est une souillure de la politique malienne et du peuple malien (de la même manière dont le président Konaré a critiqué le coup d’Etat du 19 novembre 1968 du lieutenant Moussa Traoré, le général ATT ne devait pas revenir en 2002 au pouvoir.

Il a été élu aussi deux fois sur du faux et d’une mascarade électorale avec la couleur d’un pronunciamiento- électoral. Un putschiste avec sa mauvaise politique a conduit au coup d’Etat du 22 mars 2012..C’est lui qui, durant ses 10 ans de mandat à la tête du Mali, n’a joué qu’au pompier. Un homme limité intellectuellement et les cadres qui le soutenaient ne sont que des «torchons» et des vautours. Qu’est-ce qu’un éleveur peut attendre d’un vautour si ce n’est le malheur : la mort de son animal. Voici ce que le PEDES a été pour le Mali.

Durant les deux mandats du président-général ATT, notre territoire a été occupé par les groupes armés et notre souveraineté a été plusieurs fois bafouée au sol et dans l’air par la Mauritanie et la France qui venaient bombarder nos paisibles populations sur notre territoire. Nos militaires sont tués comme des poulets et une fois, c’est jusqu’en territoire libyen qu’ils ont été libérés par le colonel Kadhafi : où se trouvait l’opposition malienne? Elle était aux commandes avec le général ATT dans la soupe.

Aujourd’hui, elle est sevrée de cette soupe. Voici pourquoi elle s’agite. Et le gouvernement ATT avait envoyé six ministres de son gouvernement avec 50 millions pour rencontrer Mohamed ag Najim, chef d’état-major du MNLA, indépendantiste. Voici la forfaiture du parrain du président du PEDES. C’est lui qui a dit au président IBK que les groupes armés ne représentent qu’une infime partie des populations du Nord. Et pourtant , ce que son parrain a fait pour ces groupes armés, il ne l’a pas fait pour la majorité au Nord.

D’après l’ancien ministre-député, M. Tiébilé Dramé, le document de la médiation est le «résultat d’un rapport de force après le 21 mai 2014». Nous disons, ce qui s’est passé le 23 mai 2006 à Kidal, Ménaka est plus grave que le cas du 21 mai 2014.Pourquoi ne pas demander l’audit des armes des deux camps de Kidal et  de Ménaka? Combien de fois ATT s’est expliqué ? Combien de fois, il s’est adressé à la nation. Tout le monde a en mémoire sa déclaration de Diéma après les évènements du 23 mai 2006 de Kidal. Il n’a pas tenu à sa parole.

Au contraire, il s’est préoccupé de son 2ème mandat. Dieu a décidé autrement : il l’a eu mais ne l’a pas achevé. Nous disons que les armes prises aux camps de Kidal et Ménaka le 23 mai 2006, ce sont ces mêmes armes qui ont fait les débâcles d’Abeibara 2008 et celles de 2012 qui ont eu un appoint avec l’armement venu de Libye avec la chute du président Kadhafi.

«Le rapport de force» dont le député-ministre Tiébilé Dramé dit qu’il a été défavorable pour le Mali, il a été défavorable pour le Mali depuis le coup d’Etat de novembre 1968 du CMLN dont la conséquence a été l’avènement des membres du FDR au pouvoir en mars 1991.C’est le début de la descente aux enfers de notre armée nationale après la purge opérée par le CMLN qui avait mis à la retraite de vaillants officiers supérieurs et en envoyant d’autres à la mort au bagne de Taoudéni. Le 2ème rapport de force défavorable pour le Mali et son armée est celui crée par le mentor de monsieur Dramé, la France  de Sarkozy et de François Hollande en créant le parallèle de Konna et en imposant un embargo militaire sur notre pays.

De l’autre côté, les forces ennemies se sont bien armées. La France est au courant. Pour la bataille de Konna, ce n’est pas moins de quatre cent pickups qui ont traversé par le pont de Wabarya à Gao. Les populations de Gao sont témoins. La France, amie de M. Dramé, a créé toutes les conditions pour que le Mali soit dans cette situation aujourd’hui. Mais personne au niveau du FDR ne peut avoir le courage de le dénoncer. Comment des gens qui, leur Macca c’est Paris et qui envoient même leurs femmes pour accoucher et avoir la nationalité française pour leurs enfants, peuvent dire non à la France.

L’ancien président français M. Nicolas Sarkozy est un ami du leader de l’URD, M.Soumaïla Cissé qui est devenu «honorable». Ce sont les services de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy qui ont créé le MNLA contre un gouvernement souverain. M. Soumaïla Cissé avait eu à rencontrer les cadres du MNLA avant la chute de son ami le général ATT.M. Soumaïla Cissé n’a jamais critiqué la France et ses dirigeants qui ont comploté contre Mali.

En critiquant le document de la médiation, il faut critiquer ceux qui ont créé le MNLA, qui le soutiennent diplomatiquement, le loge et ceux aussi qui n’ont jamais abandonné l’idée de la «question touareg» qu’ils ont créée de toute pièce. C’est ça le paradoxe de notre opposition. Il faut critiquer ceux qui ont obligé le gouvernement légitime du peuple malien à négocier avec des groupes armés, armes au poing. Il faut critiquer ceux qui n’ont jamais voulu que le Mali ait une armée à hauteur de souhait. Même la formation que l’Union européenne fait actuellement à notre armée, est ce que c’est une formation qui conduit à une véritable offensive. Les européens et les occidentaux sont de malhonnêtes individus. Ce sont des marchands d’esclaves.

Un autre opposant a parlé des quotas de cadres à recruter pour les gens du nord dans le document proposé par la médiation algérienne. Nous disons que ce sont des quotas qui ne datent pas d’aujourd’hui. Ils résultent du bilan du FDR concernant la gestion du nord du pays. Les gouvernements successifs du FDR dans la gestion des affaires de notre pays ont eu à arrêter des quotas pour les groupes armés touaregs et arabes dans les services suivants: douane, armée, police, eaux et forêts, garde nationale, gendarmerie nationale, affaires économiques, impôts, diplomatie.

Le parrain du FDR, le président Alpha Oumar Konaré a été le premier président malien à violer la loi qui a été votée à l’Assemblée nationale du Mali en 1968, loi consacrant le concours d’entrée à la fonction publique du Mali. Il a fait rentrer les groupes armés touaregs sans concours. Les sédentaires ont été exclus. M. Alpha Oumar Konaré est un élève du parti socialiste français, parrain des rebelles touaregs. Donc, c’est un exécutant de la politique française au Mali comme ses fils spirituels qui s’agitent aujourd’hui au sein de la «soi-disant opposition malienne».

En conclusion, le problème du Nord est un faux problème quand on voit ce qui se passe sur le plan de la justice sur toute l’étendue du territoire malien. Le problème du nord Mali a été créé de toute pièce par ceux-là mêmes qui se disent têtes de proue des partenaires économiques et financiers du Mali. Parmi ceux-ci, il y a le Royaume de Norvège qui a son ONG appelée EN (Eglise norvégienne), qui fête aujourd’hui ses trente ans au Mali et qui se plaît à dire que ces trente années, c’est au service du développement.

Nous disons que c’est elle la conceptrice avec la France de la rébellion de 1990 au Nord- Mali. Cette rébellion a développé la haine entre les populations du Nord et elle a fait plus de morts que le SIDA n’en n’a faits. Un ministre de l’actuel gouvernement du Mali a vu son avènement grâce à l’EN. Ses mains sont tachées de sang. Mais au nom de la réconciliation nationale, il faut accepter certains sacrifices.

Il faut aider le président IBK à résoudre les problèmes de notre pays, même si vous voulez sa place. Ce n’est pas lui qu’on doit regarder mais notre pays. En jouant contre lui, nous jouons contre nous-mêmes. Quand le pays sera redressé, on peut tirer.

Yacouba ALIOU

 

SOURCE: Inter De Bamako  du   24 nov 2014.
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