Une forte délégation du parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE An ka Wuli), conduite par son leader, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, était hier après-midi au siège de l’Union pour la République et la démocratie (URD) où elle a rencontre l’état-major au complet du parti de la poignée de mains. Après un huis clos de près d’une heure d’horloge entre Soumaïla Cissé entouré de ses lieutenants et Modibo Sidibé et les siens, les deux leaders de l’opposition se sont prêtés aux questions des journalistes. Ils ont souligné leur détermination de se constituer en une force d’alternance politique et une » alternative crédible » pour le peuple malien.
L’ancien Premier ministre Modibo Sidibé était accompagné des vice-présidents et d’autres cadres du parti comme les anciens ministre Abou Bakar Traoré, Mme Gakou Salamata Fofana, Alhousseini Abba Maïga, le député Bakary Woyo Doumbia. Du côté de l’URD, on notait la présence effective de Soumaïla Cissé, la vice-présidente, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, le secrétaire général Lassana Koné, son adjoint, Mamadou Diawara, les députés Mody N’Diaye, Mahamadou Hawa Gassama et d’autres cadres comme Madani Traoré.
Après des échanges à huis clos, les deux leaders ont expliqué qu’ils viennent de se donner la main pour animer l’opposition républicaine du Mali. » Il est important qu’au sortir de notre congrès nous venions rencontrer un certain de formations politiques, à commencer par les partis représentés à l’Assemblée nationale pour expliquer nos positions et échanger autour des préoccupations de notre pays « , a déclaré d’entrée, le président des FARE. Il a souligné que son parti va s’assumer et jouer le rôle qui est le sien dans l’échiquier politique national. » Nous nous réclamons de la social-démocratie; nous allons mettre en oeuvre la pratique de l’opposition. Il faut que l’opposition devienne naturelle, cela est important. Nous avons été bien reçus et avons eu des échanges extrêmement importants pour renforcer la place de l’opposition républicaine constructive. Nous avons à cœur de travailler à une alternance politique. Notre rôle n’est pas de vouloir paralyser la majorité nous», a-t-il expliqué
Il a mis l’accent sur le respect dû à l’opposition, les droits de l’opposition. «Nous serons là aussi pour soutenir ce que le gouvernement entreprendra et qui va dans le sens de l’intérêt de nos populations», a-t-il ajouté après avoir réaffirmé le devoir de critique
Soumaïla Cissé s’est, pour sa part, réjoui de cette rencontre. « Nous sommes très honorés de la visite du président Modibo Sidibé et son équipe des FARE. Aujourd’hui, nous nous retrouvons parce que nous avons combattu ensemble pour le retour de la démocratie. Les gens oublient souvent que si nous sommes arrivés là c’est parce que nous nous sommes mobilisés pour réclamer le rétablissement des institutions de la République « ., a-t-il expliqué. Il a ajouté que tous les deux, alors candidats de l’URD et des FARE, avaient pris des engagements républicains vis-à-vis du peuple malien pour défendre ses intérêts. « Nous sommes prêt à nous sacrifier pour jouer notre partition dans le cadre du renforcement de la démocratie. Nous revendiquons de créer une opposition crédible, une opposition qui va participer à des débats démocratiques, car il n’y en a pas. Il faut des débats d’idées tant sur la relance de l’économie, les questions de chômage, le Nord, etc. Nous allons mener le combat pour l’instauration de débats sur les médias publics par exemple « .
Il a mis l’accent sur la nécessité de reconnaître les devoirs et les droits de l’opposition dans une démocratie. » Il faut qu’il y ait une opposition, qu’elle ait des temps d’antenne que ses interventions sur l’ORTM par exemple ne soient pas censurées « , a-t-il ajouté.
La porte, à en croire le chef de file de l’opposition, est ouverte à toutes les forces politiques des gens. » A ceux qui sont prêts à se priver d’un certain nombre de confort pour se battre » avec l’URD et les FARE afin de donner de la visibilité à une opposition faiblement représentée à l’Hémicycle. « L’opposition irait mieux si ses droits sont reconnus. Il faut que le gouvernement accepte vite que nous puissions discuter du statut de l’opposition ; que cette opposition soit respectée. Nous voulons constituer une alternative crédible pour le peuple malien « , a précisé Soumaïla Cissé.
Bruno D SEGBEDJI